Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/barbe s. m.

Administration du grand dictionnaire universel (2, part. 1p. 211).

BARBE s. m. (bar-be — rad. Barbarie, contrée africaine). Cheval originaire des pays barbaresques : Les chevaux turcs ne sont jamais si bien proportionnés que les barbes. (Buff.)

Son fier barbe écumeux hennit en cheminant.
               Desmarets.

— Adjectiv : Un cheval barbe. Une cavale barbe.

Ici le coursier barbe est errant dans vos bois.
              Delille.

— Encycl. Descendant à la fois des chevaux arabes et numides, le barbe participe aux qualités des deux races. À la taille et à la légèreté de l’ancienne race numide, il joint le poitrail admirable et les membres d’acier qui caractérisent l’arabe. Le barbe reproduit les principaux caractères du type arabe, mais il s’en distingue par son paturon plus long, sa tête un peu busquée, et ses formes plus arrondies, plus gracieuses. Les chevaux de cette race sont infatigables, on connaît l’axiome : Le cheval barbe meurt et ne vieillit pas.

La véritable race barbe est très-rare aujourd’hui. Il serait cependant important de la conserver, et des croisements avec nos races du midi et du centre ne pourraient avoir que de bons résultats. La race anglaise doit une partie de ses qualités au croisement avec des chevaux barbes. Le fameux Godolphin, l’un des étalons qui ont le plus contribué a la création du type anglais actuel, était, dit-on, un cheval barbe. La formation de la race des chevaux barbes date de la première invasion de l’Afrique par les Arabes, vers l’an 700 après J.-C. Introduite en Europe pendant le moyen âge, d’abord par les Maures d’Espagne, ensuite par les croisés, elle était estimée pour sa vigueur autant que pour sa vitesse. Le coursier barbe a souvent joué un rôle dans les légendes et dans les anciennes ballades.