Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/attendu prép.
ATTENDU prép. (a-tan-du — du lat. atte dare, faire attention). Vu, eu égard à : Il fut exempté de cette charge, attendu son âge, attendu son infirmité. (Acad.)
On les avait contraints de partir sans argent,
Attendu l’état indigent
De la république attaquée. La Fontaine.
— Attendu que, loc. conj. Vu que, comme, car : Attendu qu’il s’agissait d’une affaire importante, on décida que… Je ne saurais accorder cette permission, attendu que mes ordres s’y opposent. (Acad.) Les parents de sa femme s’étaient opposés à son mariage, attendu qu’il n’était pas gentilhomme. (B. de St-P.) Nous lui disions toujours toute chose, attendu qu’i’Z qu’il était la sûreté même. (Mme de Créquy.)
J’eus un maître autrefois que je regrette fort
Et que je ne sers plus, attendu qu’il est mort.
— s. m. Chacun des alinéas d’une requête, d’un arrêté, qui commence par le mot attendu que ; chacun des moyens qui motivent un avis ou une décision : il y a au moins une dizaine d’attendu dans cet arrêt. Il est tard, je vais faire un boût de placet avec des attendu, et j’irai moi-même au palais. (Balz.) Ce mot est invariable.
— Gramm. Attendu est invariable quand il est placé devant un substantif et pris dans le sens de eu égard à : Attendu son infirmité. Beaucoup de grammairiens le regardent alors comme une espèce de préposition.