Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/attélabe s. m.

Administration du grand dictionnaire universel (1, part. 3p. 886).

ATTÉLABE s. m. (a-té-la-be ^du gr. attelabos. escarbot). Entom. Genre do coléoptères tétramères, formé aux dépens des charançons, et ayant des mœurs analogues.

Encycl. Les naturalistes ne sont pas d’accord sur l’étendue de ce genre. Linné a, le premier, employé ce nom emprunté à Aristote. Il réunissait dans le genre attèlabe plusieurs sortes de coléoptères fort différents de mœurs et d’organisation. Aujourd’hui, ce genre a été restreint aux espèces qui présentent les caractères généraux suivants : point de labre apparent ; palpes très-petites, coniques ; antennes droites de onze articles, dont les trois derniers forment une masse perfoliée. Trompe courte, large, dilatée au bout ; point de cou apparent ; mandibules fendues k leur extrémité ; jambes terminées par de forts crochets. Ce genre, ainsi circonscrit, comprend quarante.et une espèces partagées en deux groupes, et qui se nourrissent toutes aux dépens des végétaux. Les larves de Vatiélabe sont apodes, molles, blanchâtres, ramassées ; leur ventre est garni de petites excroissances charnues, lubrifiées par une humeur visqueuse, et paraissant lui tenir lieu de pattes. Les attélabes passent dans cet état environ deux mois, pendant lesquels ils changent plusieurs fois de peau. C’est alors qu’ils commettent leurs plus grands ravages. Les uns s’enfoncent dans l’intérieur des jeunes tiges ou des fruits, les autres vivent dans des feuilles qu’ils enroulent autour d’eux avec un art merveilleux. Leur tête écailleuse, munie de fortes mâchoires, pénètre partout, dans les jeunes bourgeons, dans les fruits et jusque dans les graines des céréales. Après avoir acquis tout leur développement, les larves se filent une coque, tantôt simplement de soie, tantôt composée d’une matière résineuse plus solide, ou elles se transforment en nymphes pour devenir enfin insectes parfaits. La plupart des espèces dont se compose le genre des attélabes sont exotiques ; celles qui, dans nos climats, font le plus de tort à l’agriculture, sont l’attélabede la vigne etl’altéïabe des arbres fruitiers. Ces deux espèces sont principalement connues des vignerons et des jardiniers, dont elles déjouent presque toujours la surveillance.

L’attélabe de la vigne comprend Xattélabe vert, remarquable par sa belle couleur vert doré, et l’attélabe cramoisi, qui a la même couleur que le précédent, mais avec des reflets rougeàtres. Les vignerons leur donnent indistinctement les noms de urbère, urbée, diableau, bêche lisette, velours vert, dest’raux.

Après l’attélabe de la ble est l’attélabe des communément attèlabe des pommes. Il attaque surtout les pommes, qu’il fait tomber, lorsqu’elles sont nouées, en coupant leur pédoncule. Ses larves pénètrent ensuite dans les fruits et les rendent véreux.