Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/athlète s. m.

Administration du grand dictionnaire universel (1, part. 3p. 863).

ATHLÈTE s. m. (a-tlè-te — du gr. athlètes, mémo sens ; de athlos, combat). Antiq. Lutteur qui figurait dans les exercices gymniques et dans les jeux, au pancrace, au pugilat, à la lutte, au disque, et à la course : Un combat «(’athlètes. Us. athCetes combattaient ordinairement nus. Les athlètes, pour se rendre plus robustes, vivaient dans ’me abstinence générale de tous les plaisirs. (Dacier.) //athlète des jeux Olympiques s’interdit tous les plaisirs qui’pourraient l’énerver. (Thomas.) Il y avait cinq espèces « ’athlètes, distinguées chacune par un nom particulier : cursor, luctator, pugil, quinquertio, pancratiastes"(Richer.) L’un des plus célèbres athlètes dont la mémoire nrjus soit parvenue est le fameux Milan de Crotone, qui assommait un bœuf d’un coup de poing, et qui le mangeait à son dîner. (Dumersan.) /.’athlète vainqueur était récompensé par des couronnes et des statues ; Volympiade prenait son nom, et il jouissait de nombreux privilèges. (Saint-Laurent.)

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réparation de leurs fatigues. îl existe, au contraire, de nombreux exemples de la voracité des athlètes. Nous ne rappellerons que celui de Milon de Crotone, qui, ayant assommé d’un coup de poing un taureau de quatre ans, le mangea dans la même journée et ne but pas moins de quinze pintes de vin.

Indépendamment des honneurs qu’on rendait aux athlètes après leurs victoires, on leur érigeait souvent des statues, même pendant leur vie. Le temple d’Olympie était plein de ces statues à’athlètes victorieux. Une d’elles, celle de Théagène, était outragée chaque nuit par un rival jaloux, qui croyait se venger de ses défaites en frappant le bronze insensible. Il finit par ébranler la statue, qui tomba sur lui et l’écrasa. La statue fut jugée, condamnée et jetée dans la mer.

Les jeux des athlètes furent introduits a Rome sous la dictature de Sylla.

Différents noms étaient donnés aux athlètes suivant leur constitution, et, si l’on peut ainsi parler, leur structure.

Les détails les plus précis sur ce curieux sujet se trouvent dans le Traité sur la gymnastioi- ’-M. Oh

inide avait entreprit

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Malherbe.

Je me ferai quitter

Validité vainqueur dans l’arène

Est en honneur dans la cité :

Son nom, sans que le temps l’entraîne,

Par les peuples est riféti. V. Hugo.

— Par ext. Homme robuste, d’une forte constitution, d’une santé vigoureuse : Le corps d’un athlète et l’âme d’un sage, voilà ce qu’il faut pour être heureux. (Volt.) Je vous dirai, ma chère nièce, que vous avez une santé ^’athlète. (Volt.) Le jeune proprement une aile et l’ave (Brill.-Sav.)

— Fig. Celui qui lutte, qui combat pour la défense d’un principe, d’une opinion, d’une cause : La nature a introduit l’homme dans la lice du monde comme un courageux athlète qui ne doit respirer que la gloire. (Boil.) L’homme de bien est un athlète qui se plaît à combattre nu. (J.-J. Rouss.) Qui est-ce qui remplira notre attente ? Sera-ce 12’athlète que la douleur subjugue et que la sensibilité décompose, ou /’athlète académisé qui se possède et pratique les leçons de la gymnastique en rendant te dernier soupir ? (Didor.) L’homme, dit Longin, c’est ce courageux athlète qu’inspire une-passion invincible pour tout ce qu’il y a de plus grand. (Portalis.) Démosthène est /’athlète de là raison ; il la défend D passage :

a Voici comment spnt faits les athlètes qu’on appelle athlètes-lions, athlètes-aigles, athlètes-planches, etc. : les athlètes-lions ont la poitrine et les bras bien formés, mais ils sont défectueux par derrière ; les athlètesaigles sont semblables, pour la forme, aux précédents, mais ils ont les aines un peu déprimées comme les aigles qui se tiennent droits. Ces genres à’athlètes sont audacieux, 1 de cette gn forts, impétueux, mais faciles à décourager, signifie : dei et il n’y a pas lieu de s’en étonner quand on ~ """* "" songe au caractère du lion et de l’aigle. Les athlètes-planches et les athlètes-courroies sont élancés et ont les jambes longues et les bras démesurés ; ils diffèrent plus ou moins entre eux : les premiers ont les chairs fermes, les contours bien marqués, et sont bien fendus : t’est de la que leur vient leur nom ; les autres ont un corps relâché, et sont’ souples dans les mouvements comme des courroies.

■ Voici à quels traits on reconnaît les athlètes-résistants : ils sont musculeux, ont le ventre plat ; il semble qu’on les voit bondi — :„..„— ;’ w „, hl.

currents, et de décerner ’les prix. Les alhloihètes étaient tirés au sort dans les assemblées du peuple. Quoique certains crudits aient prétendu établir une différence essentielle entre les athlothètes et les agononcr thètes, la distinction qu’ils ont faite paraît fort problématique. Leurs fonctions étaient gratuites. Quelquefois, ils créaient dos prix sur leur propre bourse, et c’est par allusion à cet usage que le Christ est appelé athlothète par Denys l’Aréopagite, comme se proposant lui-nièmo en prix à ceux qui le suivent : Les athlothètes faisaient punir dtt fouet l’acteur qui ne représentait pas avec dig’nité Minerve, Neptune oit Jupiter. (Bachelet.)

ATUMONE ou ATHMON1E (a-tmo-ne, nî). Hist. gr. Nom d’un dème de l’Attique, qui ap^ partenait à la tribu cécropide.

ATHMONÉEN, enhe s. et adj. (a-tmo-néain, c-ne — rad. alhmone). Hist. gr. Habitant d’Athmone ; qui appartient à co dôme.

ATHOCHIEN OU ATHOC1EN S. ni. (a-tû ki-ain, a-to-si-ain). Hist. ceci. Membre d’une secte chrétienne du xin» siècle. Les athochiens professaient le matérialisme, et prétendaient qu’aux veux de Dieu tous les péchés sont égaux, if On écrit aussi atoohien et

ATOCIEN.

ATHON s. m. (a-ton). Ichth. Nom donné au thon dans quelques parties du midi de la France-

ATHOR s. m. (a-tor). Chron. V. athyr.

ATHOn ou ATHVH, déesse égyptienne en qui les Grecs ont cru reconnaître les principaux caractères de leur Vénus Aphrodite. Selon Plutarque, A//ior n’est qu’une espèce de surnom d’Isis, une forme secondaire du nom ■ande déesse, et le mot lui-même ..jmeure mondaine d’Horus, at-hor. ^.i représentait ordinairement cette déesse sous la forme d’une femme ayant une tète de vache, entre les cornes de laquelle se trouvait un disque surmonté de deux plumes ; quelquefois, on lui donnait une tête de femme coiffée du vautour ; on la trouve aussi représentée comme déesse mère, allaitant’le jeune Horus, qu’elle tient dans ses bras. Dans les peintures et les bas-reliefs, la tête d’Athor est presque toujours de face, le visage est presque triangulaire et les oreilles réssamtient à celles d’u

II Martyr, dans le langage des écrivains catholiques : Les martyrs, ces vigoureux athlètes, moururent de la main du bourreau pour éterniser leur foi. (Chateaub.) Les anciens athlètes de la milice sainte sont descendus dans la tombe. (J. de Maistre.) On dit dans le même sens : athlète de la foi, athlète de JésusChrist.

— Eplthètes. Laborieux, courageux, vaillant, intrépide, infatigable, indomptable, redoutable, souple, adroit, agile, délié, fort, vigoureux, nerveux, robuste, généreuXj noble, magnanime, vainqueur^ victorieux, invincible, faible, timide, chancelant, pusillanime, rebuté, découragé, vaincu, amolli, énervé, usé.

— Encycl. Les athlètes devaient être Grecs de naissance et de condition libre. Us suivaient un régime hygiénique approprié à leur profession, et combattaient nus, le corps frotté d’huile. Les vainqueurs étaient récompensés par des couronnes, des armes, de l’argent, des places d’honneur dans les jeux, des

firiviléges publics, etc., et ils rentraient dans eur ville natale comme en triomphe et par une brèche ouverte dans la muraille.

Ce que les auteurs rapportent de la tempérance des athlètes, qui ne vivaient, dit-on, que de noix, de figues sèches et de fromage trais, ne doit sans doute s’entendre que de la ïnodération qui leur était imposée dans l’ali .thlètes, les moins sujets â trembler paraissent ceux qui ont la poitrine grande, et surtout, parmi ces derniers, les flegmatiques, car les bilieux n’occupent pas un rang très-distingué : par leur nature, ils sont sujets à des délires furieux.

Les athlètes-ours sont ronds, souples et charnus, mais ils ont les articulations mal faites et le tronc plutôt voûté que droit ; ils sont difficiles a vaincre à la lutte et glissent entre les mains de leur adversaire, tandis qu’eux enlacent vigoureusement. Chez ces athlètes, la respiration a quelque chose de saccadé, comme chez les ours quand ils courent.

« Les athlètes qui ont les deux bras de force égale, et qu’on nomme ambidextres, sont un phénomène rare dans la nature : ils sont doués d’une force indomptable et on se met difficilement en garde contre leurs coups. •

ATHLÉTIQUE adj. (a-tlé-ti-ke — du gr. athlètikos, même sens). Qui appartient, qui convient, qui est propre à l’athlète : Force athlétique. Exercices athlétiques. En huit jours, une constitution athlétique, pleine de force et de vigueur, a été brisée. (Arago.) C’était un homme de haute taille et de constitution athlétique. (E, Sue.) Celui-là était un athlétique bandit, un Goliath aux gros yeux, aux lèvres épaisses, au nez écrasé. (Alex. Dum.) Oh ! que j’aime aux voûtes gothiques,

— Fhysioï. Tempérament athlétique, Celui dans lequel prédomine le système muscufaire : Le tempérament athlétiqub est caractérisé par une petite tête, des cheveux courts, le cou large, les épaules carrées, la poitrine développée, les muscles fortement dessinés, (Nysten.)

— s. f. Partie de la gymnastique des anciens qui avait rapport aux athlètes, qui comprenait leurs exercices.

ATHLÉTIQUEMENT adv. (a-tlé-ti-ke-man — rad. athlétique). En athlète, d’une manière athlétique.

ATHLIE s. m. (a-tlî — du gr. athlios, misérable). Entom. Genre de coléoptères pentamères lamellicornes, voisin des scarabées, et comprenant une seule espèce, qui vit au Chili.

ATHLIPTB adj. (a-tli-pte — du gr. a priv. ; thliptikos, qui presse). Méd. Se dit du pouls, lorsqu’il est égal et libre.

ATHLONE, ville forte d’Irlande, comté de Roscommon, sur le Shannon ; 20,000 hab. Citadelle très-forte, construite par les Anglais ; sources ferrugineuses renommées.

ATHLOTHÈTE s. m. (a-tlo-tè-te — du gr. athlothètes ; formé de athlon, prix du combat ; tithèmi, je place)./Ant.gr. Nom donné à- dix magistrats, un par tribu, qui avaient pour attributions de présider aux jeux publics, de veiller à ce que l’ordre et la décence y régnassent, d’y faire respecter la religion, déjuger les différends qui s’élevaient entre les convache. On est fondé à croire que, sous toutes ces formes, elle était l’emblème ’de la terre cultivée, dont les moissons nourrissent l’homme comme le lait de la vache nourrit ses petits.

Mais Athor était aussi la déesse de la beauté et de la toilette ; elle tenait alors dans ses mains des bandelettes formant des espèces de lacs, qui étaient l’emblème de l’amour, et elle était ornée de colliers, de bracelets, d’agrafes et d’autres objets de parure. Dans les tombeaux, les reines et les princesses sont ordinairement représentées avec les attributs caractéristiques d’Athor, déesse de la beauté. Enfin, Iablonski, frappé de la similitude qui existe entre le nom ArAor et le mot copte edjorh ou adjorh, qui signifie nuit, en conclut que la déesse égyptienne représentait aussi la nuit, l’Erèbe, la Vénus ténébreuse ou Aphrodite Scotia. Il se trompait peut-être en appuyant sa supposition sur te mot adjorh ; mas il est, en effet, difficile de voir autre chose qu’une Vénus ténébreuse dans celle qui figure si souvent sur les monuments funèbres.

ATHORACIQOE adj. (a-to-ra-si-ke du gr. a priv. et thorax, poitrine, thorax)’, /ool. Qui n’a point de thorax, il s. m. pi. Crust. Ordre de la classe des décapodes renfermant les crustacés qui paraissent ne pas avoir do thorax.