Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/abencérages s. m. pl. (supplément 2)

Administration du grand dictionnaire universel (17, part. 1p. 13-14).

* ABENCÉRAGES s. m. pl. (supplément 2). — Hist. Famille ou faction qui, dit-on, aurait exercé Une influence considérable dans le royaume de Grenade, au x, v» siècle, mais sur laquelle on ne sait rien de positif. Son nom paraît dérivé de Yussuf Ben-Serragh, chef de tribu du temps de Mohammed VU, qu’il aida puissamment à reconquérir sa couronne. La rivalité de ce clan et de celui des Zégris, l’amour d’un Abencérage pour la femme du Zaquir Boabdil, le procès de la reine et le massacre des principaux Abencérages à l’Alhambra, dans la cour des Lions, passent, sinon pour lei causes, du moins pour les accessoires du la « hute du royaume de Grenade (1480-1492). Mais ces épi-odes appartiennent bien plus au roman qu’à l’histoire ; ils ont été recueillis, peut-être même inventés, par les auteurs des romances moriscos. La rivalité des deux tribus est racontée tout au long dans l’Histoire des factions des Zégris et des Abencérages, chevaliers maures de Grenade, des guerres civiles qu’il y eut en celle-ci, et des combats singuliers qu’il y eut en la plaine entre les Maures et les Chrétiens, par Ginès ferez de Hlta, écrivain espagnol du xvif> siècle. Cet ouvrage eut une vogue immense, et il inspira une quantité d’imitations, notamment en France : l’Histoire des guerres civiles de Grenade, par MU» de la Roche-Guilhem ; les Galanteries grenadines, par Mme de Villedieu ; l’Almakide, par Mlle de Scudéry ; Zayde* par M°" de Lafayette ; Gpnzulve de Cordoue, par Florian, et te Dernier des Abencérages, par Chateaubriand. Le roman primitif lui-même a été traduit en français par Sané (1809).