Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/abeille s. f. (supplément)

Administration du grand dictionnaire universel (16, part. 1p. 14).

* ABEILLE s. f. — Encycl. L’abeille qu’on élève avec tant de soin pour obtenir du miel est appelée par Linné apis mellifica. Parmi les autres espèces, les plus remarquables sont:

L’abeille ligurienne (apis ligustica de Spinola), qui est cultivée dans toute l’Italie et qui habite peut-être aussi la Morèe, l’Archipel, etc.

L’abeille unicolore (apis unicolor de Latreille), qui habite les îles de France, de Madagascar et de la Réunion, et qui fournit un miel très-estimé, le miel vert.

L’abeille indienne (apis indica de Fubricius), que l’on rencontre au Bengale et à Pondichéry.

L’abeille fasciée (apis fasciata de Latreille), qui est domestique en Égypte et que l’on faisait voyager sur le Nil, de la basse Égypte dans la haute, pour qu’elle fît une double récolte de miel.

L’abeille d’Adanson (apis Adansonii de Latreille), qui a été trouvée au Sénégal.

Enfin l’abeille de Péron (apis Peronii de Latreille), qui se trouve k Timor, d’où elle a été rapportée par Péron.

Des insectes très-analogues aux abeilles, et qui habitent le nouveau continent à l’état sauvage, construisent des alvéoles, y déposent du miel et font de la cire, que l’on emploie aux mêmes usages que la nôtre. Ces abeilles présentent cependant quelques différences, qui les ont fait distinguer en deux genres, les mellipones et les trigones. Suivant M. Latreille, les espèces appartenant à ces deux groupes ont les jambes postérieures proportionnellement plus larges que les abeilles ; le bout inférieur de ces jambes paraît concave ou échancré et offre à son angle interne un faisceau oblique de cils ou de petits crins très-nombreux et très-serrés. La tranche intérieure de ces mêmes jambes a un sillon ou enfoncement longitudinal qui reçoit une partie du côté inférieur de la cuisse ; ces insectes ont ainsi plus de facilité pour contracter leurs pattes de derrière. Ces espèces sont toutes sauvages ; leurs mœurs sont peu connues; mais il est possible d’en tirer un jour un grand profit, et c’est par ce motif que nous insistons sur les caractères qui les distinguent.

Les mellipones ont pour caractères essentiels : division intermédiaire de la lèvre fléchie et filiforme ; les latérales très-petites ; palpes labiales très-comprimées, en forme (l’écaillé allongée ; pattes postérieures à jambes mutiquas ; premier article des tarses rétréci à sa base; mandibules sans dentelures apparentes. A.ce genre appartiennent:

L’abeille ruchaire. Noirâtre ; corselet couvert d’un duvet roussâtre ; une bande jaune ou d’un jaunâtre roussâtre sur le bord postérieur des cinq premiers anneaux de l’abdomen ; mandibules entièrement d’un brun foncé ; chaperon d’un jaune pâle ou blanchâtre, avec deux taches brunes triangulaires au milieu ; écusson de la couleur du corselet ; poils des pattes d’un gris roussâtre. Elle habite Cayenne.

L’abeille scutellaire. Noirâtre ; corselet couvert d’un duvet roussâtre ; abdomen presque noir, une bande blanchâtre ou livide sur le bord postérieur des cinq premiers anneaux ; des poils noirs ou très-obscurs sur les derniers et sur les bords des jambes postérieures ; antennes presque entièrement roussâtres ; grande partie des mandibules jaunâtre ; écusson d’un jaunâtre un peu roux. On la trouve au Brésil.

L’abeille à bandes. Antennes et corps noirâtres ; chaperon sans taches; abdomen obscur, avec le bord postérieur et supérieur des anneaux jaunâtre. Elle se trouve dans l’Amérique méridionale.

L’abeille interrompue. Noirâtre ; corselet couvert d’un duvet roussâtre ; une raie blanchâtre sur le bord postérieur des cinq premiers segments de l’abdomen, la seconde et les suivantes interrompues dans leur milieu ; écusson de la couleur du corselet ; chaperon presque entièrement noirâtre. Elle a été recueillie à Cayenne par le docteur Lebiond.

L’abeille cul jaune. Noire ; devant de la tète, premier article des antennes, pattes antérieures et une grande partie des autres roussâtres ; corselet pubescent ; abdomen aussi large que long, avec, l’extrémité postérieure soyeuse et jaunâtre. Habite le Brésil,

Les caractères essentiels des trigones sont les suivants:division intermédiaire de la lèvre fléchie et filiforme ; les latérales très-petites ; palpes labiales très-comprimées, en forme n’écaille allongée ; pattes postérieures à jambes mutiques ; premier article des tarses rétréci k sa base ; mandibules dentelées. On connaît diverses espèces.

Abeille à jambes rousses. Abdomen déprimé ; corps très-noir ; pattes postérieures a jambes et tarses d’un brun clair. Se trouve au Brésil.

2 » Abeille pâle. Abdomen déprimé ; corps entièrement roussâtre. Elle est plus petite que la précédente. Recueillie à Cayenne par Richard.

Abeille amalthée. Abdomen déprimé ; corps et pattes noirs ; ailes noirâtres. A Cayenne et à Surinam.

Abeille comprimée. Abdomen comprimé, presque caréné en dessus ; corps et pattes noirs ; base des ailes obscure. Habite le Brésil.

Abeille fluette. Abdomen comprimé, oblong ; corps noir ; chaperon, tubercules scapulaires, bord latéral et supérieur du corselet, écusson, jaunâtres; premier article des antennes, majeure partie des pattes et du ventre d’un brun jaunâtre et clair.

V. aussi les articles:apiairk, apiculture et arrénotokik, au tome I « r; essaim, tome VII, et ruchk, tome XIII.