Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Vouvray
VOUVRAY, bourg de France (Indre-et-Loire), ch.-l. de cant., arrond. et à 11 kilom. E. de Tours, au confluent de la Cisse et de la Loire ; pop. aggl-, 1,071 hab. — pop, tôt., 2,180 hab. Fabrique de chandelles, briques, et toiles. Une partie des habitations du bourg sont creusées dans des rochers recouverts de terre cultivée. Sur le coteau de la Loire s’élève le château de Moutuontour. Belle église paroissiale du xv’e siècle, récemment restaurée. Ou récolte dans cette commune des vins blancs entrant dans la quatrième classe des vins d’ordinaire de première qualité. Le vi-
gnoble de Vouvray, qui a environ 1,500 hectares,
est assis sur un coteau calcaire à soussol
argileux, assez incliné au midi, à l’E. et
h l’O. On y récolte principalement ries vins
blancs, produits par le gros et le menu pineau,
qui n’ont rien de cumimin avec les pineaux
bourguignons. Les quartiers les plus renommés
hont : le clos Baudouin, le clos Bouchet,
le Mont et Boisrideau. Pendant sa végétation,
la vigne reçoit trois façons : la première
ou le lever, du l" au 15 avril ; la deuxième
ou rabattage, vers la Saint-Jean, et enfin un
binage en août. En général, on ne fume pas
la vigne ; mais il est d’usage de l’amender
tous les quatre ou cinq ans, en reportant au
sommet du coteau la terre dévalée des hauteurs.
L’échalassement, le rognage, l’ébourgeonnement
ne sont pas pratiqués, et l’on n’épampre
que dans les années troides. On vendange
très-tard, fin octobre et même en
novembre. On foule à demi le raisin avec des
sabots ou bien on le pressure dès son arrivée ;
on entonne, on ouille tous les trois ou quatre
jours, puis toutes les semaines, puis tous les
quinze jours ; on bonde vers Noël ; on soutire
deux fois par an, en mars et avril, eu méchant
légèrement, afin de conserver la transparence
du vin et de retarder sa fermentation.
Quelques mois après le tirage en bouteilles,
on fait subir au vin blanc un dégorgement
analogue à ce qui se.pratique en
Champagne, procédé qui contribue singulièrement
à lui conserver sa limpidité. Dans les
grandes années, le vin de Vouvray est très-liquoreux,
mais cette qualité est exceptionnelle.
En générai, c’est un vin capiteux qui
a le goût de tuf ou de terroir. Bien que sa
réputation soit quelque peu déchue, il ne se
vend pas moins de 90 k 100 francs la pièce
dans les années moyennes. C’est un vin au-dessus
de l’ordinaire, qui ne saurait être
élevé au rang de vin fin. Il perd rapidement
sa douceur et devient bientôt violent. Les
Pays-Bas en font une grande consommation.