Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/VENDÔME (Louis-Joseph, duc DE), général français, fils aîné du précédent, connu d’abord sous le nom de duc de Penthièvre, qu’il porta jusqu’à la mort de son père

Administration du grand dictionnaire universel (15, part. 3p. 844).

VENDÔME (Louis-Joseph, duc DE), général français, fils aîné du précédent, connu d’abord sous le nom de duc de Penthièvre, qu’il porta jusqu’à la mort de son père, né en 1654, mort en 1712. Il suivit Louis XIV dans l’invasion de la Hollande, combattit sous Turenne et fut blessé à Altenheim. Nommé brigadier du roi en 1677, il fit en cette qualité la campagne de Flandre, se distingua aux sièges de Condé et de Cambrai, reçut le brevet de maréchal de camp (1678) et le gouvernement de la Provence en 1681. Promu lieutenant général et chevalier des ordres en 1688, il se couvrit de gloire dans quatre campagnes successives, aux sièges de Mons, de Namur, au combat de Leuse et surtout à celui de Steinkerque, fut envoyé en Italie en 1693, sous les ordres de Catinat, contribua à la victoire de Marsaille, reçut en 1695 le commandement de l’armée de Catalogne et prit Barcelone dans la même année. Envoyé en Italie pour réparer les fautes de Villeroy, il se laissa surprendre à Luzzara (1702) par le prince Eugène et ne rendit la victoire indécise qu’à force de courage et de présence d’esprit. Il n’avait pas, au reste, les qualités nécessaires pour combattre un tel adversaire. Vaillant et hardi, il manquait de prévoyance et était incapable de méditer et de préparer de grandes opérations militaires. Toutefois, il obtint quelques succès brillants dans le Tyrol et en Piémont, commit beaucoup de fautes à la sanglante bataille de Cassano, fut envoyé en Flandre en 1708, ne sut pas s’opposer à la jonction du prince Eugène et de Marlborough et perdit la bataille d’Oudenarde. Après cette déplorable campagne, il fut chargé d’aller secourir Philippe V, effaça l’impression des revers qu’il avait essuyés et remporta la victoire décisive de Villaviciosa (1710). Il mourut deux ans après, dans une expédition en Catalogne, d’une indigestion de poisson, dit Saint-Simon. Le duc de Vendôme est aussi connu par son cynisme, sa malpropreté, sa goinfrerie et ses vices que par ses victoires. On sait à quelle étrange admiration, manifestée publiquement pour certaine partie du corps de Vendôme, Alberoni dut son élévation.