Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/SEIGNELAY (Jean-Baptiste COLBERT, marquis DE), fils aîné du grand Colbert

Administration du grand dictionnaire universel (14, part. 2p. 490).

SEIGNELAY (Jean-Baptiste Colbert, marquis de), fils aîné du grand Colbert, né à Paris en 1651, mort en 1691. Formé aux affaires par son père, il lui succéda comme secrétaire d’État au département de la marine, département qu’il dirigeait déjà conjointement avec lui depuis quelques années. Comme son père, il possédait le génie de l’organisation, une grande hauteur de vues et la fermeté de résolution qui fait exécuter les plus hardis projets une fois qu’ils ont été conçus et adoptés. Sous son administration, la marine française atteignit un degré de prospérité qu’elle n’a plus connu depuis et put rivaliser avec les flottes combinées de l’Angleterreet de la Hollande. Le marquis de Seignelay prit part lui-même à quelques-uns des faits d’armes de cette marine qu’il avait si puissamment organisée. En 1681, Louis XIV ayant déclaré la guerre à la république de Gênes, coupable d’avoir fourni des vaisseaux à l’Espagne, Seignelay prit la mer à Toulon avec quelques vaisseaux, investit le port de Gênes et força le doge, pour arrêter le bombardement commencé, à venir s’humilier aux pieds de Louis XIV. C’est ce doge, Lescaro, à qui on demandait ce qu’il trouvait de plus étonnant à Versailles et qui répondit : « C’est de m’y voir ! » En 1688, le marquis de Seignelay s’embarqua également sur la flotte destinée à combattre les Anglais et les Hollandais ; mais il se borna à diriger l’armement de celle qu’il fit confier par Louis XIV, en 1690, à Châteaurenaut et à Tourville et qui remporta devant Dieppe une victoire signalée sur la foltte anglo-hoilandaise (10 juillet 1690). Seignelay n’eut que le temps de jouir de son triomphe, car il mourut le 10 novembre suivant.