Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/SAINT-SÉBASTIEN (N. DE), gentilhomme protestant des Cévennes

Administration du grand dictionnaire universel (14, part. 1p. 82).

SAINT-SÉBASTIEN (N. de), gentilhomme protestant des Cévennes, qui s’illustra par la belle défense de Saint-Antonin en 1622. Les protestants de Saint-Antonin, menacés par les troupes royales, appelèrent les Montalbanais à leur secours. Saint-Sébastien accourut avec quelques centaines d’hommes. Le 9 juin, la place fut investie par le duc de Vendôme. Louis XIII arriva peu de temps après, et le siège régulier commença. « Le 16, lisons-nous dans la France protestante, le régiment des gardes, animé par la présence du roi, s’élança à l’assaut d’un ouvrage à corne qui protégeait l’enceinte de la place, mais il fut repoussé après un court engagement. Le 17, nouvel assaut ; héroïque défense des protestants ayant à leur tête Saint-Sébastien et son sergent-major Pinel, qui furent blessés tous les deux. Le 19, troisième assaut, qui n’eut pas plus de succès que les deux premiers. Le 20, assaut général, dans lequel l’ouvrage à corne fut emporté, malgré la vaillante résistance des huguenots, qui perdirent 8 officiers, du nombre desquels fut Pinel, 200 soldats et 15 femmes tuées sur la brèche. » Une mine, renversant un pan de mur de la ville, combla en partie le fossé. Cependant, Saint-Sébastien ne voulait pas se rendre ; mais les habitants de la ville, épuisés, arborèrent le drapeau blanc et capitulèrent. En dépit des conditions de la capitulation, Vendôme, à peine entré à Saint-Antonin, fit dresser onze potences pour les notables, parmi lesquels figuraient le procureur du roi et le ministre.