Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/ROBERT II, le Dévot ou le Pieux, roi de France, fils et successeur de Hugues Capet

Administration du grand dictionnaire universel (13, part. 4p. 1250).

ROBERT II, le Dévot ou le Pieux, roi de France, fils et successeur de Hugues Capet, né à Orléans en 971, mort à Melun en 1031. À dix-sept ans, il fut associé par son père au pouvoir et se fit remarquer de bonne heure par son courage, par sa piété et par sa charité envers les pauvres. Robert épousa en premières noces une princesse italienne, Suzanne, qu’il répudia en 989, et se maria en secondes noces avec sa cousine au quatrième degré, Berthe, fille de Conrad le Pacifique, roi de Provence (995). L’année suivante, il succédait à son père Hugues Capet. À peine monté sur le trône, Robert se vit sommé par le pape de se séparer de sa femme, qu’il aimait tendrement. Grégoire V, alléguant que, par suite de la parenté de Robert avec Berthe, leur union était contraire aux lois canoniques, déclara ce mariage nul et condamna le roi de France à faire une pénitence de sept ans. Malgré sa soumission ordinairement servile aux volontés du clergé, ce monarque, indigné d’une aussi odieuse exigence, refusa de se séparer de sa femme. Le pape lança alors contre lui l’excommunication, arme toute puissante en ces temps d’aveugle fanatisme, et Robert se vit aussitôt abandonné de toute sa cour. De guerre lasse, il finit par céder (1001) et épousa, vers 1006, la fille du comte de Toulouse, Constance, femme altière et acariâtre, qui fut loin de lui donner le bonheur domestique. Son règne fut signalé par des révoltes de paysans contre les nobles, par des famines oui coûtèrent à la France le tiers de sa population, par l’association des villes contre les seigneurs et par la révolte de ses fils, révolte fomentée par sa femme (1030). En 1024, il avait refusé la couronne impériale que lui offraient les Italiens. Ce prince fit bâtir un grand nombre d’églises et enrichit le clergé. Il se plaisait à chanter au lutrin et, comme il était lettré, il composa plusieurs hymnes, notamment celle qui commence par ces mots : Ô Constantia martyrum ! Son fils aîné, Henri, lui succéda sur le trône de France, Robert avait eu de Constance trois autres fils : Hugues, qui mourut avant lui ; Robert, chef de la première branche des ducs de Bourgogne, et Eudes, qui n’eut point d’apanage.