Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/RICORD (Jean-François), homme politique français

Administration du grand dictionnaire universel (13, part. 4p. 1199).

RICORD (Jean-François), homme politique français, né en Provence vers 1760, mort dans l’exil vers 1820. Il était avocat dans le Var lorsque les électeurs de ce département l’élurent représentant du peuple à la Convention nationale, où il siégea au sommet de la Montagne. Dès les premières séances de cette assemblée, il pressa le jugement de Louis XVI et vota pour la peine de mort sans appel ni sursis. Ricord se prononça ensuite pour les montagnards dans leur lutte avec les girondins, se lia intimement avec les Robespierre et, après la journée du 31 mai, il fut nommé, avec Augustin Robespierre, commissaire de la Convention près l’armée d’Italie. Ce furent ces deux représentants qui, bientôt assistés de Barras et de Fréron, dirigèrent toutes les opérations du fameux siège de Toulon et firent rentrer Marseille dans le devoir. De retour à Paris à l’époque du 9 thermidor. Ricord n’eut pas à souffrir de la chute de Robespierre ; mais, un mois environ après, dénoncé par Cambon comme ayant accaparé des huiles et de la soie pour les vendre à Gênes, il se disculpa devant l’Assemblée de cette accusation calomnieuse. Accusé d’être un des promoteurs de la révolte de prairial, il fut décrété d’accusation, parvint à se cacher et reparut à Paris après l’amnistie du 3 brumaire an IV. Après la session conventionnelle, il rentra dans la vie privée, fut impliqué, en 1796, dans la conspiration de Babeuf, traduit devant la haute cour de Vendôme et acquitté. Le péril auquel il venait d’échapper calma un peu Ricord et on ne le vit plus que dans quelques occasions, notamment à l’assemblée des jacobins au Manège, puis à la rue du Bac, en 1799, où on l’entendit encore se livrer à des invectives contre les tyrans du Luxembourg. Après le coup d’État de brumaire, Ricord resta à l’écart des affaires publiques. Pendant les Cent-Jours, il fut élu par le département du Var député à la Chambre des représentants, où il ne siégea pas, ayant été nommé commissaire général de police à Bayonne. Le second retour de Louis XVIII lui fit perdre cet emploi et bientôt il se vit contraint de quitter la France par suite de la loi contre les régicides. Ricord a terminé ses jours dans la plus profonde obscurité.