Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Révolutions françaises (HISTOIRE POPULAIRE DES) et des insurrections et des complots depuis 1789 jusqu’à nos jours, par Louis Combes

Administration du grand dictionnaire universel (13, part. 3p. 1123).

Révolutions françaises (HISTOIRE POPULAIRE DES) et des insurrections et des complots depuis 1789 jusqu’à nos jours, par Louis Combes (1873, t. 1er). Cette histoire populaire, dont le premier volume va du 1er juillet 1789 au 21 septembre 1792, a le rare mérite d’être à la fois une œuvre de vulgarisation et une œuvre originale. Connaissant à fond l’histoire de la Révolution, qu’il a étudiée dans les sources et dans les documents les plus divers, ayant été amené à rectifier nombre d’erreurs répétées par la plupart des historiens, M. Combes s’est attaché à mettre en relief, sous une forme succincte, mais attrayante, dans un style clair et nerveux, tous les principaux événements de la Révolution, et à écrire une histoire où abondent des aperçus nouveaux, des récits et des jugements qui attestent autant d’érudition que de sagacité. Parmi les événements et les hommes sur lesquels les récits et les vues de M. Combes diffèrent le plus des récits et des vues de ses devanciers, nous citerons particulièrement les fameux sacrifices de la nuit du 4 août, le rôle de Maillard dans les journées d’octobre, l’affaire du marquis de Favras, les troubles dont la constitution civile du clergé fut le prétexte, le jugement sur Anacharsis Cloots, les massacres de Nancy, les trahisons de Marie-Antoinette, la vénalité de Mirabeau, la fuite du roi à Varennes, la mise en jugement de Bailly, le massacre du Champ-de-Mars, le 10 août, les journées de septembre. « Personnages plus vrais, événements mieux sus, critiques des plus justes, dit un écrivain, tout cela se trouve dans ce livre, grâce à l’étude des documents nouveaux. Mais à ce grand mérite de véracité il faut ajouter encore une saveur particulière, qui vient des rapprochements inattendus entre les choses qu’on y raconte et celles qui se sont passées sous nos yeux. L’œuvre populaire de M. Louis Combes est toute d’apaisement et d’ordre ; il ne rapproche que pour éclairer. Jamais on ne dirait, au ton mesuré qu’il observe, qu’on entend une victime de la réaction de 1851, ayant passé des années sur les pontons de Bonaparte. Il a la bonhomie du véritable homme d’action, différent en cela de ces déclamateurs de cabinet qui suent la violence et la rancune et qui ne sont pas capables, comme dirait Danton, de faire cuire un œuf. »