Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Paul et Virginie, opéra en trois actes, paroles de Favières, musique de Kreutzer

Administration du grand dictionnaire universel (12, part. 2p. 425).

Paul et Virginie, opéra en trois actes, paroles de Favières, musique de Kreutzer ; représenté à la Comédie-Italienne la 15 janvier 1791, Le poëme n’est qu’une faible imitation de quelques épisodes du célèbre roman de Bernardin de Saint-Pierre, et encore le dénoûment est-il complètement de l’invention de Favières. La tempête a lieu au départ de Virginie. Paul, monté sur un rocher, aperçoit le naufrage du vaisseau, il se jette a la mer, sauve Virginie et l’apporte dans ses bras sur le rivage. Ce troisième acte se passe presque tout entier en pantomime. La musique de Paul et Virginie a obtenu un grand succès. On y remarque une couleur locale assez remarquable pour l’époque et des airs gracieux. L’ouverture, en ut, débute par un motif très-simple et un peu monotone ; mais la seconde partie se distingue par de beaux développements pleins de chaleur. Nous citerons encore la romance dialoguée de Paul et de Virginie : De ta main tu cueilles le fruit, et la chanson nègre : Quand toi s’en va de la case, dont l’accompagnement est assez piquant. La scène de l’orage se distingue par une bonne harmonie et des effets d’orchestration assez dramatiques. Cet opéra a été repris en 1846, sans grand succès.