Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/PHILIPPE V, surnommé le Long, deuxième fils de Philippe le Bel

Administration du grand dictionnaire universel (12, part. 3p. 810).

PHILIPPE V, surnommé le Long, deuxième fils de Philippe le Bel, né en 1293. À la mort de son frère Louis le Hutin (1316), il s’empara de la régence, puis de la couronne, au détriment de Jeanne de France, fille du roi défunt. Jusque-là, la couronne avait été transmise, depuis Hugues Capet, en ligne directe, de père en fils, sans qu’il se présentât un cas sur le droit des femmes à cette succession. Par une interprétation nouvelle de la loi salique, purement territoriale, qui ne réglait que les alleux et non point la succession à la couronne, Philippe prétendit que les femmes étaient exclues du trône. Un certain nombre de barons et de princes du sang prirent parti pour Jeanne, s’appuyant sur l’exemple des grands fiefs qui, presque tous, « tombaient de lance en quenouille. » Mais Philippe n’en fut pas moins sacré, et les états généraux de 1317 approuvèrent son couronnement et tranchèrent cette grande question en réglant l’ordre de succession à la couronne tel qu’il s’est maintenu jusqu’à nos jours. Le rappel des légistes, proscrits sous Louis le Hutin, quelques efforts pour la réforme des abus, l’exclusion du parlement prononcée contre les prélats et les hauts fonctionnaires ecclésiastiques, la confirmation de l’inaliénabilité du domaine, des ordonnances pour l’organisation de la chambre des comptes et l’administration des eaux et forêts, la confiscation de certaines prérogatives féodales, telles que les droits d’aubaine, d’épave, etc., la paix conclue avec la Flandre (1320), l’extermination d’une nouvelle bande de pastoureaux, d’horribles persécutions contre les juifs et les lépreux furent les principaux événements de ce règne. Philippe mourut en 1322, sans avoir pu réaliser son grand projet de l’uniformité des poids, des mesures et des monnaies dans toute la France.