Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/PHILIPPE V, roi de Macédoine

Administration du grand dictionnaire universel (12, part. 3p. 808).

PHILIPPE V, roi de Macédoine de 221 à 178 av. J.-C. Il fut l’avant-dernier roi des Macédoniens et hâta, par ses fautes, la conquête de la Grèce par les Romains. Les commencements de son règne furent assez heureux. Guidé par le célèbre Aratus, il prit parti pour les Achéens, dans la guerre des Alliés ou des Deux ligues, et remporta de grands avantages sur les Étoliens (217). Il chercha ensuite à consommer l’entier asservissement de la Grèce, fit alliance avec Annibal, qui ravageait alors l’Italie, tenta de chasser les Romains de l’Illyrie et fut vaincu par eux à Apollonie (214). Ayant fait empoisonner Aratus, il s’attira la haine des Achéens et d’une partie de la Grèce ; les Romains, de leur côté, lui suscitèrent de nombreux ennemis. Après une suite de revers, il se vit contraint d’accepter une paix humiliante (205). Il n’en continua pas moins à fournir des secours à Annibal et s’attira la haine de Rome, dont l’ambition, d’ailleurs, après la chute de Carthage, se tournait vers l’Orient. La guerre recommença en 200. Après une suite de revers, il fut écrasé dans les plaines de Cynocéphales par Flaminius (197) et réduit à renoncer à ses possessions et à ses alliances en Grèce, à payer un tribut, à licencier son armée et sa marine, à se soumettre aux ordres du sénat, etc. Néanmoins, il reprit dans la suite ses projets et fit secrètement de nouveaux préparatifs que la mort ne lui laissa pas le temps d’achever. Des chagrins domestiques vinrent aigrir encore ceux que lui causaient tant de revers : trompé par les calomnies de Persée, son fils naturel, il fit mettre à mort Démétrius, son fils légitime (181), et mourut consumé de regrets en 178. Persée lui succéda et, vingt ans après, la Macédoine était réduite en province romaine.