Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/PHILIPPE III, dit le Hardi, roi de France, fils de Louis IX

Administration du grand dictionnaire universel (12, part. 3p. 810).

PHILIPPE III, dit le Hardi, roi de France, fils de Louis IX, né en 1245. Quand son père expira sur la plage de Tunis (1270), il reçut le serment des barons et des chevaliers, remporta sur les Maures quelques avantages qui le mirent en état de conclure avec eux une trêve de dix ans et ramena en France les débris d’une armée décimée par la peste, ainsi que les cercueils de cinq membres de sa famille morts pendant cette funeste expédition. Mais le fléau qui avait moissonné les siens l’enrichissait en même temps de leurs dépouilles. Le comté de Toulouse, le Poitou, l’Auvergne, la Touraine, le Rouergue, l’Albigeois, l’Agénois, le Comtat Venaissin, etc., vinrent doubler l’étendue de ses domaines ; mais il abandonna le Comtat Venaissin au pape Grégoire X (1273). En 1272, il réprima une révolte du comte de Foix et du comte d’Armagnac. La vigueur qu’il déploya dans cette guerre, ainsi que la noble clémence dont il usa envers les vaincus, assurèrent la pacification du Midi. Il soutint ensuite une guerre contre les Navarrais, tenta deux vaines expéditions en Espagne, dans le but de placer les enfants de La Cerda sur le trône de Castille, franchit encore les Pyrénées en 1285, pour combattre Pierre d’Aragon, instigateur du massacre des Vêpres siciliennes ; mais, après avoir soumis une partie de la Catalogne, il fut contraint par les fièvres de rentrer en France et vint expirer à Perpignan (1285). Malgré sa médiocrité, ce prince continua la politique de saint Louis et travailla à l’abaissement de la féodalité ; il tint la main à l’exécution des ordonnances qui défendaient ou limitaient les guerres privées, donna les premières lettres d’anoblissement, « attaque à la constitution féodale » (Chateaubriand), enjoignit aux gens de justice « de ne plus molester les non-nobles qui acquerront des choses féodales, » fit achever la rédaction des coutumes de France, commencée sous saint Louis, établit le principe de l’inaliénabilité du domaine de la couronne, institua le parlement de Toulouse, etc.