Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/PAUL D’ÉGINE, célèbre chirurgien grec

Administration du grand dictionnaire universel (12, part. 2p. 425).

PAUL D’ÉGINE, célèbre chirurgien grec, né à Égine. Les historiens ont beaucoup varié sur l’époque de sa naissance : les uns la font remonter au IVe, Ve, VIe siècle ; d’autres la fixent au commencement du VIIe. On ne sait ni sous quel maître, ni dans quelle école il puisa les connaissances solides qui caractérisent ses écrits. Il vit celle d’Alexandrie, et c’est lui qui nous l’apprend ; mais à quelle époque de sa vie ? Est-ce comme disciple, comme maître, ou simplement comme voyageur ? C’est ce qu’on ne saurait dire.

Quoique Paul d’Égine ne puisse être classé parmi les auteurs originaux, il n’est point un simple copiste. Il a mis à profit Hippocrate, Celse, Galien, Arétée, mais en écrivain judicieux, qui fait toujours un bon choix, parce qu’il a toujours sa propre expérience pour guide. Quelquefois même il s’écarte de ses modèles et substitue à leur doctrine les résultats de ses propres travaux. Partout il discute, choisit, rédige ; il compile moins qu’il ne compose, d’après un plan qui n’est qu’à lui. C’est à peu près ainsi qu’il s’apprécie lui-même : « Ce n’est pas, dit-il, dans la vue de surpasser les anciens que j’ai pris la plume, mais pour resserrer dans un petit volume toute la discipline médicale, pour en former un épitome que le médecin puisse porter avec lui dans ses voyages, etc. Tel est le motif de cet ouvrage ; il a été pour moi une source d’études ; il pourra rappeler aux autres ce qu’ils ont lu dans des livres plus étendus ; enfin il soulagera la mémoire qu’il est difficile, pour ne pas dire impossible, de charger à la fois des méthodes générales de guérir et des moyens particuliers. J’ai pris de chaque écrivain ce qu’il a de meilleur, et j’ai donné toute mon attention à n’omettre aucune des infirmités dont ils ont parlé. »

C’est surtout la partie chirurgicale de l’ouvrage de Paul d’Égine qui a eu de la célébrité et à juste titre, car nul autre ouvrage de l’antiquité ne présente l’art à un degré aussi avancé et n’en traite les divers points d’une manière aussi, complète.

Voici quelles sont les œuvres de Paul d’Égine : éditions grecques : Pauli Æginetæ de re medica Libri septem, græce (Venise, 1528, in-fol.) ; Pauli Æginetæ libri septem, græce, collatione vetustissimorum exemplarium emendati et restituti, necnon aliquot locis aucti (Bâle, 1538, in-fol.) ; éditions latines : Lat. vert. Albanus Torinus (Bâle, 1532, in-fol.) ; éditions partielles : Pauli Æginetæ præcepta salubria vert. G. Copus (Paris, 1510, in-4o) ; Pauli Æginetæ de febribus et iis quæ febribus superveniunt (Cologne, 1546, in-8o). Les œuvres de Paul d’Égine ont été insérées dans la collection des Artis medicæ principes, de Henri Estienne (Paris, 1567, in-fol.).