Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Ornano (jean-baptiste d’)

Administration du grand dictionnaire universel (11, part. 4p. 1488).

ORNANO (Jean-Baptiste d’), comte de Montlaur, maréchal de France, fils du précédent, né à Sisteron en 1581, mort au château de Vincennes en 1626. Élevé k la cour de France, il débuta par le grade de capitaine de chevau-légers en 1596, dans le corps d’armée de son père, et se distingua aux sièges de La Fera et d’Amiens. Il fut nommé, en 1597, colonel général des Corses, suivit le roi en Savoie pendant les années 1600 et 1601, fut lieutenant général en Guyenne pendant l’absence de son père, gouverneur du château Trompette en 1610, et se démit de son titre de colonel en faveur de son frère cadet. Ce fut lui qui, en 1617, fut chargé d’annoncer au parlement la mort du maréchal d’Ancre. En 1618, d’Ornano fut pourvu de la lieutenance générale de Normandie et du gouvernement particulier de Pont-de-1’Arche. Après avoir été gouverneur de Honfleur et de Quillebœuf, il passa en Provence où il reçut le gouvernement de Pont-Saint-Esprit et de Saint-André d’Avignon. Très-bien reçu k la cour, il obtint la faveur de la reine Marie de Médicis, qui le nomma, en 1619, maréchal de camp. À la mort du comte de Lude, d’Ornano devint gouverneur de Monsieur, Gaston d’Orléans, premier gentilhomme de la chambre de ce prince, surintendant de sa maison et de ses finances et lieutenant de sa compagnie de 200 hommes d’armes (1619). La position exceptionnelle que les services de sa famille et ses charges à la cour faisaient à d’Ornano éveillèrent la jalousie des courtisans, qui obtinrent son renvoi de la cour. D’Ornano refusa de s’éloigner et se constitua lui-même prisonnier à la Bastille. Cette fière conduite plut à Louis XIII, qui rendit au maréchal de camp sa confiance et l’éleva à la dignité de maréchal de Franco (1626). Peu après, ayant représenté au roi que son frère était d’âge à prendre part aux affaires de l’État, Richelieu, dont il s’était fait un ennemi, l’accusa d’avoir déterminé Monsieur k contracter un mariage qui contrariait Sa Majesté, et d’avoir pris part à la conspiration de Chalais. Il fut enfermé alors au fort de Vincennes, où il mourut ; selon quelques-uns, il avait été empoisonné.