Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Ormuz ou hormouz (ville de perse)

Administration du grand dictionnaire universel (11, part. 4p. 1488).

ORMUZ ou HORMOUZ, ville et port de Perse, province de Kerman, dans le Moghostan, à l’extrémité N.-E. de l’île de son nom. Elle se compose de quelques maisons basses en pierre et d’une centaine de baraques, le tout ceint d’un mur tout neuf flanqué de tours. Le port est formé par une anse qui part de la côte orientale, se courbe en approchant de la ville et se termine au fort des Portugais ; il n’est défendu que par une petite tour ; il est sûr et profond et les gros navires peuvent ancrer a 50 mètres de la côte. Le fort des Portugais est un rectangle environné par la mer ; les murs sont très-épais, en bon état, percés d’embrasures et garnis d’artillerie de gros calibre ; une redoute carrée domine tout le fort et en indique le centre. La ville et le fort renferment plusieurs citernes. L’ancienne Ormuz fut une des villes les plus florissantes de l’Asie ; les Arabes en attribuent la fondation à Athar ou Authar, héros dont il est fait mention dans les contes arabes. Quelques auteurs la regardent comme l’Ogyris des anciens ; elle dut sa splendeur à sa belle situation, qui la rendit l’entrepôt du commerce de la Perse avec les Indes, et qui y attirait des négociants de presque toutes lus contrées de la terre ; aussi y trouvait-on réunis toutes les commodités et tous les plaisirs de la vie. Telle était Ormuz, quand les Portugais vinrent, Sous le grand Albuquerque, avec des forces considérables et s’en emparèrent en 1514 ; elle déchut beaucoup sous ces conquérants, qui la conservèrent jusqu’en 1662, époque a laquelle Chah-Abbas, roi de Perse, aidé d’une division anglaise, la leur enlevai ; mais il n’en restait plus que des ruines, et ce prince, ayant fait transporter les habitants à Gomroun, ne laissa qu’une faible garnison dans le fort. Vers le milieu du siècle dernier, l’iinan de Mascate prit possession de ce fort, qu’il lit réparer, et y mit une garnison de 200 hommes ; c’est depuis cette époque que la nouvelle Ormuz s’est relevée, comme on la voit aujourd’hui ; l’iman pa3re un tribut h la Perse pour cette acquisition.