Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Mazdak ou mazdek
MAZDAK ou MAZDEK, mage et réformateur persan, né à Istakhar ou Persépolis vers 470 de notre ère, mort vers 535. Il était grand pontife des mages à Nichapour lorsque, à l’occasion d’une i’umine et de la peste qui ravageaient la Perse en 500, il s’annonça comme prophète, comme envoyé de Dieu pour régénérer l’humanité. Après avoir attaqué avec une grande éloquence les abus que les grands faisaient de leurs richesses, la vénalité des magistrats, il prêcha la fusion des deux principes du bien et du mal, la communauté des biens et des femmes, l’égalité des rangs et des fortunes. Il eut un nombre immense de disciples, et parvint à faire adopter sa doctrine par le roi de Perse lui-même (Kobad), qui essaya de la réaliser en publiant une loi agraire. Cette mesure eut pour résultat immédiat de livrer la Perse à une effroyable anarchie ; Kobad fut détrôné, remplacé par son frère Djamasp. puis tiré de prison et replacé sur le trône. Mazdak, qui s’était réfugié dans l’Inde après la chute de Kobad, retourna en Perse après sa restauration, mais ne trouva plus aucun1» sympathie auprès du roi. Lorsque Khosrou succéda à son père Kobad, il rit examiner, dans une assemblée de ministres d’État et de la religion, la doctrine do Mazdak, qui avait eu pour résultat de faire de la Perse un pays ou tous les liens naturels étaient brisés, toutes les ressources épuisées, les rangs sociaux renversés, et où la moitié des terres, faute de bras, était en friche. D’après le récit de Ferdouei, Mazdak, convaincu d’imposture, fut livré à Khosrou, qui le lit attache ! a un arbre, tuer à coups de flèches et livra au supplice cent mille de ses sectateurs. Les idées de Mazdak, bien que proscrites, ne s’enracinèrent pas moins en Perse et en Orient jusqu’au temps de l’islamisme. À cette époque, elles se fondirent avec les doctrines hérétiques des diverses sectes hétérodoxes Mazdak est souvent désigné par les Orientaux sous l’épitbète de Zendik (l’impie).