Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/MONTPENSIER (Antoine-Marie-Philippe-Louis D’ORLÉANS, duc DE), le cinquième fils du roi Louis-Philippe

Administration du grand dictionnaire universel (11, part. 2p. 525).

MONTPENSIER (Antoine-Marie-Philippe-Louis D’ORLÉANS, duc DE), le cinquième fils du roi Louis-Philippe, né à Neuilly en 1824. Lorsqu’il eut achevé ses études au collège Henri IV, il fut attaché comme lieutenant au 3e régiment d’artillerie, en 1842. Envoyé en Afrique, il prit part à l’expédition contre Biskara (1844), à la campagne du Ziban, dirigea l’artillerie pendant un combat soutenu devant M’ehonnesch contre 3, 000 Arabes, reçut une légère blessure et fut alors promu chef d’escadron (1844). De retour en France, il accompagna en Angleterre Louis-Philippe, puis revint en Algérie avec le grade de lieutenant-colonel (1845). Après avoir assisté à un combat contre les Kabyles, il visita successivement Tunis, Constantinople, Alexandrie, Le Caire, Memphis, Rhodes, Smyrne et Athènes. Promu à son retour colonel et, quelques mois après, maréchal de camp, commandant l’artillerie de Vincennes (sept. 1846), le jeune duc se rendit ensuite à Madrid, où il épousa, le 10 octobre de la même année, Marie-Louise-Fernande de Bourbon, sœur de la reine Isabelle. Lorsque éclata la révolution du 24 février 1848, le duc de Montpensier conseilla à son père d’abdiquer, puis habita successivement l’Angleterre, la Hollande et l’Espagne. Il se fixa alors à Séville, reçut de sa belle-sœur, la reine Isabelle, le grand cordon de Charles III, le rang d’infant d’Espagne, le grade de capitaine général des armées d’Espagne (1859), et vécut à peu près complètement étranger aux événements politiques de la péninsule. Six enfants furent le fruit de son union avec l’infante Marie-Louise, dont il a eu quatre filles et deux fils, Ferdinand, né en 1859, mort en 1873, et Philippe, né en 1862. En 1868, lorsque Narvaez et Gonzalès Bravo tentèrent de remplacer le gouvernement constitutionnel par un régime d’absolutisme, le duc de Montpensier fit à ce sujet de timides représentations à la reine Isabelle. Accusé de conspirer avec les libéraux, il reçut un ordre d’exil et se retira en Portugal ; mais peu après éclata la révolution de septembre 1858, qui renversa le trône des Bourbons en Espagne. Le duc de Montpensier revint alors dans ce pays et devint un des prétendants à la succession d’Isabelle.

Le prince Henri de Bourbon, frère de l’ex-roi d’Espagne François d’Assise, ayant publié et fait distribuer à Madrid, sous ce titre : Aux montpensiéristes, un placard dans lequel il attaquait le duc de Montpensier de la façon la plus outrageante, ce dernier en demanda réparation par les armes. Le duel eut lieu à Alarcon, près de Madrid, au commencement de mars 1870, et le prince Henri tomba mortellement frappé d’une balle dans la région du crâne. À la fin de cette même année, lors de l’élection qui eut lieu aux cortès pour la nomination d’un roi, le duc de Montpensier obtint quelques voix, notamment celle de l’amiral Topete. Depuis lors, il a peu fait parler de lui.