Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/MARIE-LOUISE-THÉRÈSE DE PARME, reine d’Espagne, fille du duc de Parme, épouse de Charles IV

Administration du grand dictionnaire universel (10, part. 4p. 1198).

MARIE-LOUISE-THÉRÈSE DE PARME, reine d’Espagne, fille du duc de Parme, épouse de Charles IV, née en 1754, morte en 1819. Mariée à treize ans au prince des Asturies et conduite à la cour de son beau-père Charles III, elle y fut l’objet d’une surveillance sévère, justifiée par la légèreté de sa conduite et l’entraînement de son caractère, et prit peu à peu un tel empire sur l’esprit de son faible époux, que celui-ci, devenu roi sous le nom de Charles IV (1788), lui abandonna la direction des affaires. Marie-Louise en profita pour épuiser le trésor par ses prodigalités, destitua des ministres qui lui avaient refusé des sommes qu’elle exigeait, et livra le royaume à son favori Godoï, qu’elle tira des rangs les plus infimes de l’armée pour l’élever aux plus hauts emplois. Les turpitudes de ces deux personnages furent les prétextes dont Napoléon colora son invasion en Espagne (1808). À cette époque, Marie-Louise se rendit à Bayonne avec son mari et Godoï, dont elle avait obtenu la mise en liberté, n’hésita point à se porter devant l’empereur l’accusatrice de son fils Ferdinand, et alla jusqu’à s’accuser d’un adultère pour détruire des droits que, disait-elle en présence de Charles IV lui-même, il ne pouvait tenir que d’elle seule. Exilée à Compiègne avec son mari, elle habita successivement ensuite Marseille, Nice et Rome, où elle mourut.

Marie-Louise (ordre de), ordre de chevalerie fondé, le 19 mars 1792, par Charles IV, roi d’Espagne, afin que la reine Marie-Louise, « son épouse bien-aimée, eût un moyen de plus de témoigner sa bienveillance aux dames nobles qui se distinguent par leurs vertus, par leurs services et leur attachement. » L’ordre, qui existe encore, a pour patron saint Ferdinand. C’est la reine qui nomme les dames qui en font partie. Chaque dame membre de l’ordre doit une fois par mois visiter les hôpitaux et les établissements de charité ; elle doit aussi faire célébrer et entendre tous les ans une messe pour toutes les dames de l’ordre décédées. Les insignes sont une croix à quatre branches et huit rayons, bordée d’émail violet ; l’intérieur est en émail blanc. Au centre de la croix est un ovale d’émail blanc entouré de violet ; au milieu de l’ovale l’effigie de saint Ferdinand. Les branches de la croix sont alternées avec des tours et des lions en or, et la croix est surmontée d’une couronne de laurier. Au revers se trouve le chiffre de Marie-Louise, et sur une bordure violette en lettres d’or ces mots : Real orden de la reyna Maria-Luisa (ordre royal de la reine Marie-Louise). L’ordre se porte à un ruban violet ayant une large raie blanche au milieu. Ce ruban est passé en écharpe.