Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/MARIE-ÉLÉONORE DE BRANDEBOURG, reine de Suède, fille de l’électeur Sigismond

Administration du grand dictionnaire universel (10, part. 4p. 1199).

MARIE-ÉLÉONORE DE BRANDEBOURG, reine de Suède, fille de l’électeur Sigismond, née vers le commencement du XVIIe siècle, morte en 1655. Elle épousa, en 1620, Gustave-Adolphe, roi de Suède, dont elle sut se gagner le cœur par sa beauté, par sa vive imagination et par sa sensibilité. Lorsque Gustave mourut, elle se montra inconsolable, passa plusieurs années dans un appartement tendu de noir, conserva longtemps avec elle le cœur de son époux, et institua un ordre ayant pour emblème un cœur couronné à côté d’un cercueil. Cette princesse avait peu de sympathie pour les Suédois, qui lui reprochaient ses prodigalités et qui lui enlevèrent, en 1636, le soin de l’éducation de sa fille Christine. Quatre ans plus tard, elle quitta sous un déguisement la Suède, se rendit en Danemark, puis en Prusse, et revint en Suède lors de la majorité de sa fille. La douleur qu’elle éprouva de voir cette princesse embrasser le catholicisme la conduisit, dit-on, au tombeau.

Marie-Éléonore (ORDRE DE), fondé en Suède, au mois de décembre 1632, par la reine Marie-Éléonore pour honorer la mémoire de son époux, tué à la bataille de Lutzen le 16 novembre précédent, et destiné aux princesses du sang royal. La décoration était un cœur couronné, représentant le tombeau de Gustave-Adolphe. La devise de l’ordre était: Post mortem triumpho et morte vici ; multis despectus magna feci (Je triomphe après ma mort, en mourant j’ai vaincu ; dédaigné par la multitude j’ai fait de grandes choses).