Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/MARGUERITE D’AUTRICHE, gouvernante des Pays-Bas

Administration du grand dictionnaire universel (10, part. 4p. 1172).

MARGUERITE D’AUTRICHE, gouvernante des Pays-Bas, célèbre par ses malheurs et sa haute capacité politique, née à Bruxelles en 1480, morte à Malines en 1530. Elle était fille de Maximilien d’Autriche. Fiancée d’abord au dauphin de France (Charles VIII), puis à l’infant d’Espagne, elle faillit périr en mer dans une furieuse tempête en se rendant auprès de son fiancé. C’est au milieu de ce danger suprême qu’elle se composa l’épitaphe si connue :

Ci-gît Margot, la gente demoiselle,
Qu’eut deux maris et si morut pucelle.

L’infant étant mort au bout de quelques mois, Marguerite épousa enfin, en 1501, Philibert, duc de Savoie, qu’elle perdit après quatre ans d’une union heureuse. Nommée gouvernante des Pays-Bas par son père, elle déploya de grands talents dans son administration, assista comme plénipotentiaire aux conférences de Cambrai (1508) et conclut le traité avec le cardinal d’Amboise, entraîna le roi d’Angleterre dans une ligue contre la France (1515), négocia avec Louise de Savoie la paix dite paix des Dames (1529), et fit enfin fleurir dans les Pays-Bas l’agriculture, le commerce et les arts de la paix. Elle composa un grand nombre de poésies, qui sont restées manuscrites. M. Le Glay a publié sa Correspondance avec son père (Paris, 1839, 2 vol. in-8o).