Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/LEBRUN (Louis-Sébastien), compositeur français

Administration du grand dictionnaire universel (10, part. 1p. 294).

LEBRUN (Louis-Sébastien), compositeur français, né à Paris en 1764, mort dans la même ville en 1829. Il débuta, dès l’âge de sept ans, en qualité d’enfant de chœur à la maîtrise de Notre-Dame, puis, en 1783, fut nommé maître de chapelle de Saint-Germain-l’Auxerrois. Quelque temps après, les instances de ses amis, qui fondaient de grandes espérances sur sa voix de ténor, le déterminèrent à entrer à l’Opéra. Il débuta, en 1787, dans Œdipe à Colonne, et, pendant les quatre ans qu’il resta attaché à cette scène, ne put s’élever au-dessus du médiocre. Nommé, en 1803, maître de chant à ce théâtre, admis, en 1807, en qualité de ténor, à la chapelle de l’empereur Napoléon Ier, puis, trois ans après, chef de chant à cette même chapelle, Lebrun n’a pas plus brillé comme chanteur que comme professeur, ni même comme compositeur. Un seul ouvrage a survécu à l’indifférence générale qui accueillit ses quatorze partitions : c’est l’opéra intitulé le Rossignol (1816), qui a dû tout son succès à l’air de soprano dialogué avec la flûte, espèce de thème dont les variations sont abandonnées aux caprices de la cantatrice et du flûtiste. Pendant son séjour à l’Opéra, Mme Damoreau a fait reprendre quelquefois cette puérilité musicale, pour faire briller sa prestigieuse vocalisation. En 1851, on vit encore cette composition vieillotte apparaître timidement sur les planches de notre première scène lyrique, pour l’exhibition des roulades pointues de Mme Laborde. Depuis ce temps, heureusement, on n’a plus entendu parler du Rossignol, qui cette fois est bien mort, nous l’espérons du moins.