Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/LAFERRIÈRE (Louis-Firmin JULIEN), jurisconsulte français

Administration du grand dictionnaire universel (10, part. 1p. 55).

LAFERRIÈRE (Louis-Firmin Julien), jurisconsulte français, né à Jonzac (Charente-Inférieure) en 1798, mort en 1861. Lorsqu’il eut terminé son droit à Paris, il alla se faire inscrire au barreau d’Angoulême (1821). En 1826, il fut un des fondateurs de la Revue charentaise, journal littéraire où il a inséré des articles signés F. Il acclama avec enthousiasme la révolution de 1830, publia alors la Semaine du peuple français (un feuillet in-4o), puis des chansons et des hymnes à la liberté, dont une partie parurent dans le Journal de la Charente. Il fit paraître, en 1831, les Lusitaniennes ou Chants patriotiques sur dom Miguel, l’Angleterre et la France (in-8°). En 1832, M. Laferrière quitta le barreau d’Angoulême pour aller exercer la profession d’avocat à Bordeaux. Son Essai sur l’histoire du droit français, qui commença à paraître en 1836, fonda sa réputation de savant jurisconsulte et lui valut d’être nommé, en 1838, professeur de droit administratif à la Faculté de Rennes, où une chaire venait d’être créée exprès pour lui. En 1846, Laferrière devint inspecteur général des Facultés de droit. Après la révolution de 1848, cette place d’inspecteur fut supprimée ; mais, en 1849, Laferrière fut élu, par l’Assemblée législative, membre du Conseil d’État. Après le vote de la loi du 15 mars 1850 sur la réorganisation de l’instruction publique, Laferrière remplit les fonctions de recteur de l’académie établie au chef-lieu de Seine-et-Oise. Il reprit, en 1852, son poste d’inspecteur général des Facultés de droit, puis administra, de 1854 à 1856, l’académie de Toulouse, où il fut le promoteur de l’établissement d’une Sorbonne toulousaine dans l’ancien couvent des dominicains. Le décret du 14 avril 1855 ayant créé une nouvelle section à l’Académie des sciences morales et politiques, Laferrière en devint membre sur le choix du ministre de l’instruction publique, et passa, quatre ans plus tard, dans la section de législation, où il remplaça le comte Portalis. Cet éminent jurisconsulte avait fait une étude approfondie de notre ancien droit français. Ses travaux sont savants, pleins de recherches et très-estimés. Indépendamment d’articles insérés dans la Revue de législation et de jurisprudence, dans la Revue de droit français et étranger, dans la Revue critique de législation et de jurisprudence, dont il a été un des directeurs, on lui doit : Essai sur l’histoire du droit français (Paris, 1836-1838, 2 vol. in-8o), qui a valu à son auteur, en 1839, le prix Gobert ; Cours de droit public et administratif (Rennes, 1839, in-8o ; 1854, 2 vol. in-8o) ; Notice sur J.-M. Lehucron (Rennes, 1844, in-8o) ; Histoire du droit civil de Rome et du droit français (Rennes, 1846-1858, 6 vol. in-8o), son ouvrage capital ; Essai sur la réforme hypothécaire et sur le développement du crédit foncier (Rennes, 1848, in-8o) ; De l’enseignement administratif dans les Facultés de droit (Rennes, 1849, in-8o) ; Histoire des principes, des institutions et des lois pendant la Révolution française, depuis 1789 jusqu’à 1804 (1850, in-12) ; Essai sur les anciennes coutumes de Toulouse (Toulouse, 1855, in-8o) ; Mémoire sur les lois de Simon de Montfort et sur les coutumes d’Albi du XIIIe, du XIVe et du XVe siècle (Paris, 1856, in-8o). Citons enfin un Mémoire sur les origines de l’université de Paris, publié dans le 23e volume des Comptes rendus de l’Académie des sciences morales et politiques.