Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/LACOMBE (Jean-Baptiste), révolutionnaire français

Administration du grand dictionnaire universel (10, part. 1p. 33).

LACOMBE (Jean-Baptiste), révolutionnaire français, né à Toulouse en 1748, exécuté à Bordeaux en 1794. Il commença par être instituteur dans sa ville natale, puis se rendit à Bordeaux, qu’il dut quitter, dit-on, à la suite de différentes escroqueries. Il ouvrit alors une école dans un village, où il vécut obscurément jusqu’en 1793. Il revint à cette époque à Bordeaux, parvint à se rendre agréable aux représentants envoyés en mission, et s’éleva jusqu’à la présidence de la commission militaire qui fut instituée dans cette ville par Beaudot, Ysabeau et Tallien. Lacombe était un juge impitoyable ; on ne saurait excuser les nombreuses condamnations qu’il prononça, inspiré par la passion politique plus souvent que par l’équité. Mais ce qu’on ne saurait admettre, bien que les biographes le répètent à l’envi, c’est qu’il se soit approprié les dépouilles de ses victimes. Nous ne pensons pas qu’on veuille parler des redingotes des nobles qu’il envoyait à l’échafaud, et, quant à leurs propriétés foncières, il existait, en 1793, comme aujourd’hui, pour leur transmission, des règles qu’il n’était pas plus qu’aujourd’hui possible de transgresser. Tout ceci n’est pas dit pour excuser la façon sommaire de procéder que Lacombe avait adoptée. Le 27 thermidor au II (15 août 1794), la commission militaire de Bordeaux l’envoya, à son tour, à l’échafaud, après un jugement non moins sommaire que ceux qu’on lui reprochait avec raison.