Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/LÉON (pays de), l’ancien Leonensis pagus

Administration du grand dictionnaire universel (10, part. 1p. 369-370).

LÉON (pays de), l’ancien Leonensis pagus. Ce pays comprend le territoire de Saint-Polde-Léon ; il produit une race de chevaux renommée, qui s’est étendue jusqu’à Brest et Morlaix. Cette race se distingue plus particulièrement par son aptitude un service des lourds charrois. Elle forme un type à part parmi la population chevaline de la Bretagne. La robe peut être baie ou rouane, mais la plus souvent ello est grise. La taille peut varier do bn,55 à im,65. La tête, un peu lourde, avec de grosses joues et d’épuisses ganaches, ne manque pas.cependant d’expression. Les youx sont grands et surmontés d’une arcade orbitaire saillante. L’encolure épaisse supporte une crinière double et très-fournie. Le corps est trapu, les reins sont larges, la côte rondo, la croupe avalée, mais fortement musclêo et même double. Les membres sont forts et les

47 articulations dénotent une grande puissance ; cependant l’épaule est droite, les paturons courts et chargés de crins, les tendons un peu faibles. Entre Lannion et Saint-Malo, dans les Côtes-du-Nord, on trouve une variété de la race de Léon qui se distingue surtout par une taille moins élevée, qui peut varier de 1m,48 à 1m,58. La tête est carrée, belle et expressive, le chanfrein droit ou un peu camus, l’encolure forte et gracieuse, le garrot un peu bas, la croupe tant soit peu avalée, mais arrondie, musculeuse, généralement double, la poitrine profonde, le poitrail ouvert et bien musclé ; les épaules sont musculeuses, mais toujours un peu droites, les membres forts, secs, nerveux, avec des aplombs parfaits, les jarrets larges et bien détachés, les genoux un peu effacés, les tendons fortement dessinés. Cette variété de la race de Léon produit des animaux dont la physionomie respire tout à la fois la douceur du caractère et l’énergie, la résistance à la fatigue. Les allures sont un peu courtes, mais vives et faciles. La constitution serait excellente, n’était la fluxion périodique à laquelle les chevaux de la race de Léon sont très-sujets. Les jeunes poulains ne séjournent guère plus de six mois dans le lieu de leur naissance. Lorsqu’ils ont atteint cet âge, ils passent du département du Finistère dans celui des Côtes-du-Nord où d’Ille-et-Vilaine, puis dans le Perche et la Beauce, pour de là être disséminés dans toute la France. Les femelles restent dans le pays jusqu’à l’âge de quatre ans. À cette époque elles passent dans le Midi et surtout dans le Poitou, où elles sont utilisées pour les besoins de l’industrie mulassière.