Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Kanne (Jean-Arnold)


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KANNE (Jean-Arnold), écrivain et érudit allemand, né à Detmold en 1773, mort en 1834. Doué d’une intelligence très-vive, d’une imagination exaltée, d’une caractère mobile, il étudia tour à tour et sans suite la philosophie, la théologie, la philologie, se rendit à Berlin pour y vivre de ses productions littéraires, tomba bientôt dans une profonde misère et mena alors une vie vagabonde, allant de ville en ville, donnant des leçons, écrivant pour les libraires, faisant partout des dettes et vivant partout de privations. Désespéré du ne pouvoir trouver nulle part une place qui lui donnât de quoi vivre, Kanne s’engagea, en 1806, dans l’armée prussienne au moment où venait d’éclater la guerre entre la Prusse et la France. Fait prisonnier à Iéna, il parvint à s’échapper, arriva en mendiant à Meingen, et, pour ne pas mourir de faim, s’engagea dans les troupes de l’Autriche ; mais il tomba bientôt malade et fut transporté à l’hôpital de Lintz, d’où ses amis Jacobi et Jean-Paul Richter, avertis de sa malheureuse situation, vinrent le tirer. Grâce à eux, il put se racheter du service et se rendit à Bayreuth, d’où il passa bientôt après, comme professeur d’histoire, au gymnase de Nuremberg. En même temps, il se maria avec une femme qu’il aimait. En 1817, il devint professeur de philosophie dans la même ville, et, l’année suivante, il fut chargé d’enseigner la littérature orientale à Erlangen, où il termina sa vie. Loin de trouver enfin le calme dans une position qui lui donnait de l’aisance, de la considération, qui lui permettait de se livrer à ses études favorites, Kanne se trouvait le plus malheureux des hommes. A mesure qu’il avançait en âge, il devenait de plus en plus exalté et bizarre. Il finit par être tout à fait maniaque et par tomber dans un état de sauvagerie profonde. « Les nombreux ouvrages de Kanne, dit Parisot, décèlent un talent très-haut et très-varié ; il était plus qu’orientaliste, il était linguiste profond ; à l’érudition il joignait lu perspicacité ; s’il possédait une facilité rare, il avait encore à un plus haut degré le piquant, le feu, la saillie. Il voyait en général plus haut, plus loin, plus vite ou mieux que mille autres n’eussent vu à sa place ; mais toutes ces belles qualités ne produisaient qu’un effet restreint. Il les appliquait à des sujets peu faits pour être compris de tous ou pour saisir énergiquement l’attention. » Parmi ses écrits, nous citerons : Feuilles d’Alep à Kouph (Leipzig, 1803), ouvrage humoristique ; De la parenté des langues grecque et allemande (Leipzig, 1804, in-8º), traité plein de remarques curieuses ; Nouvelle exposition de la mythologie des Grecs et des Romains (Leipzig, 1805) ; Sources primordiales de l’histoire ou Mythologie universelle (Bayreuth, 1808, 2 vol. in-8º) ; Panthéon de la philosophie et de la sience naturelle la plus ancienne (Tubingue, 1810, in-8º) ; Système du mythe indien ou Cronos et l’Histoire de l’homme-Dieu dans la période de l’avancement des équinoxes (Leipzig, 1813, in-8º) ; Recueil d’histoires véritables et intéressantes tirées de l’histoire du chistianisme (Nuremberg, 1815-1822, 3 vol. in-8º) ; Vies de chrétiens protestants remarquables (Bainberg, 1816-1817, 2 vol. in-8º) ; le Christ dans l’Ancien Testament (Nuremberg, 1818, 2 vol. in-8º) ; Recherches bibliques (Erlangen, 1819, 2 vol. in-8º) ; Deux documents pour servir à l’histoire des ténèbres du temps de la Réforme (Francfort, 1822, in-8º), etc.


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