Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Juillerat (Chasseur)


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JUILLERAT (Chasseur), pasteur protestant, né au Locle, canton de Neufchâtel, en 1781, mort à Paris en 1867. Il étudia la théologie à Lausanne et se fit consacrer, en 1805, au ministère évangélique. Après avoir desservi la paroisse de Pignan (Hérault), il fut appelé, comme pasteur, à Nîmes en 1808. Il se trouvait dans cette ville au moment de la réaction catholique qui prit le nom de Terreur blanche. Louis XVIII envoya dans le Midi le duc d’Angoulême, qui, le 9 novembre 1815, prescrivit l’ouverture d’un temple à Nîmes. Juillerat monta en chaire. Une populace fanatique accourut autour de l’édifice religieux en poussant des cris de mort contre les réformés. Bientôt les portes furent enfoncées et une horde furieuse envahit le temple. Pendant ce tumulte effrayant, Juillerat fit preuve d’une rare présence d’esprit. Il poursuivit ses prières et ses exhortations chrétiennes au milieu des vociférations d’une foule en démence. L’année suivante, il était appelé à desservir l’église réformée de Paris, dont il est resté pasteur jusqu’à sa mort. Il y devint président du conseil presbytéral, président du consistoire, et fut appelé à faire partie du conseil supérieur de l’instruction publique. Juillerat appartenait au parti de l’orthodoxie. Dans la dernière période de sa carrière, il s’associa aux mesures d’exclusion dirigées contre ses collègues, MM. Ath. Coquerel fils et Martin-Paschoud. Il n’a laissé aucun ouvrage, mais il prit part, en 1817, à la fondation du premier journal religieux protestant en langue française, les Archives du christianisme.