Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Hugo (Joseph-Léopold-Sigisbert, comte), général, écrivain militaire

Administration du grand dictionnaire universel (9, part. 2p. 437).

HUGO (Joseph-Léopold-Sigisbert, comte), général, écrivain militaire, né à Nancy en 1774, mort à Paris en 1825. Il s’engagea à quatorze ans, était officier en 1790, fit avec honneur les campagnes de la Révolution, se distingua particulièrement au combat de Villiers contre les Vendéens et à la bataille de Caldiero (1803). Hugo servit ensuite à Naples sous Joseph Bonaparte, détruisit la bande du fameux Fra Diavolo, devint maréchal du palais, fut promu général à trente-quatre ans, accompagna Joseph en Espagne (1809), eut le commandement de plusieurs provinces, puis de la place do Madrid, battit l’Empecinado, en trente-deux rencontres, et, rentré en France, en 1813, fut chargé par Napoléon de la défense de Thionville. En 1814, il ne rendit cette place que lorsqu’il en eut reçu l’ordre de Louis XVIII, et empêcha l’ennemi de la démanteler après le désastre de Waterloo. Mis en non-activité par la deuxième Restauration, il vécut depuis dans la retraite, à Blois, occupé de la publication de ses souvenirs et de ses vues sur l’art militaire. « Le caractère du général Hugo, dit la Biographie des contemporains, était un heureux mélange de franchise, de candeur et de bienveillance. Il était homme d’esprit, et sa conversation, pleine de souvenirs intéressants, était aussi instructive qu’elle était agréable. » On a de lui:Coup d’œil militaire sur la manière d’escorter, d’attaquer et de défendre les convois (Paris, 1796) ; Mémoire sur les moyens de suppléer à la traite des nègres par des individus libres (Blois, 1818) ; Journal historique du blocus de Thionville en 1814, et de Thionville, Sierck et Rodemack en 1815, etc., rédigé sur des rapports et mémoires communiqués, par A.-A. M***, ancien officier d’étal-major au gouvernement de Madrid (Blois, 1819) ; Mémoires du général Hugo (Paris, 1825, 2 vol. in-8o), ouvrage écrit avec clarté et méthode, dit Michaud, et qui contient des détails utiles pour l’histoire des guerres de la Vendée, de Naples et surtout d’Espagne; l’Aventure tyrolienne, roman publié sous le nom de Sigisbert (Paris, 1826, 3 vol. in-12). Il travailla longtemps à un grand ouvrage sur la défense des places fortes, dont il n’a paru que le prospectus (1827). Il fut le père d’Abel, d’Eugène et de l’illustre Victor Hugo.