Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Gorée (ville)


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GORÉE, ville d’Afrique, sur la côte de la Sénégambie, dans l’île de son nom, dont elle occupe presque entièrement la Superficie ; 2,858 hab., dont 144 Européens et 2,768 chrétiens indigènes. Résidence d’un commandant supérieur, relevant du gouverneur du Sénégal ; tribunal de première instance comprenant dans sa juridiction l’île de Gorée et les établissements au S. de cette île. Le service postal est fait par un aviso à vapeur, qui part de Saint-Louis pour Gorée le 28 de chaque mois. La ville de Gorée est construite sur un rocher où l’on ne voit, en fait de végétation, que quelques plantes grasses. Le gouvernement a créé des jardins artificiels entre le débarcadère et le quartier dit de la Pointe-du-Nord. On remarque aussi, en face de l’hôtel du gouverneur, quelques rares palmiers. La ville renferme le Gouvernement, bel édifice qui sert de résidence au commandant supérieur ; des écoles, une église, des ateliers pour le génie, la maison du port, un fort dit de la Pointe-du-Nord. Les rues sont droites en général, mais très-étroites et assez malpropres. Les maisons en pierre, au nombre d’environ deux cents, sont construites à un étage, rarement à deux. La toiture se termine par une terrasse bordée de parapets, qui reçoit les eaux des pluies pendant l’hivernage. Ces eaux sont conduites dans des citernes et servent pendant toute l’année à l’alimentation. Gorée n’a plus aujourd’hui de commerce qui lui soit propre, elle sert d’entrepôt. C’est un de nos points militaires les plus importants, et sa rade est très-fréquentée. Il y stationne presque toujours deux navires de l’État. Sur la jetée, entre le warf de la ville et celui du génie, est un petit chantier de construction.

Gorée a fait autrefois partie, avec Dakar, de la république M’bambarra. Un de ses quartiers s’appelle encore aujourd’hui M’bambarra. La population est très-mélangée, mais les M’bambarras y dominent encore. La religion la plus répandue est le caiholioisme. L’islamisme y compte aussi quelques sectateurs. Gorée a été successivement occupée par les Hollandais et les Portugais. Les Français s’en emparèrent en 1667, mais les Anglais la leur enlevèrent en 1763. Elle revint a la France en 1779. Reprise par les Anglais en 1800, reconquise, par la France en 1804, enlevée encore une fois par les Anglais, elle fut rendue définitivement à la France en 1817.


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