Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/DUMAS (René-François), président du tribunal révolutionnaire, frère du précédent

Administration du grand dictionnaire universel (6, part. 4p. 1372-1373).

DUMAS (René-François), président du tribunal révolutionnaire, frère du précédent, né à Lons-le-Saunier en 1757, décapité le 10 thermidor an II (28 juillet 1794). Il était homme de loi avant la Révolution, dont il embrassa les principes avec une extrême chaleur. Son exaltation lui ayant attiré de


nombreux ennemis dans son département, il le quitta et vint à Paris, où il se fit recevoir aux jacobins. Nommé vice-président, puis président du tribunal révolutionnaire, sur la désignation de Robespierre lui-même, il devint, pour ainsi dire, le chef du parti que celui-ci s’était ménagé en dehors de la Convention. Dans une liste, dressée par Robespierre, des hommes sur lesquels il pouvait le plus compter, liste saisie chez lut après sa mort, Dumas figure en tête avec cette mention : « Homme énergique et probe, capable des fonctions les plus importantes. » Dumas se donna beaucoup de mouvement au 9 thermidor, soit aux jacobins, soit dans les sections de Paris, pour organiser la résistance contre la Convention, mais en vain. Mis hors la loi par un décret et arrêté, il fut conduit à la mort sans jugement, avec une centaine d’autres personnes qui avaient plus ou moins joué un rôle dans cette journée. On cite de lui un horrible jeu de mots imaginé par les fabricants d’anecdotes de l’époque postthermidorienne. La maréchale de Noailles, femme fort âgée et sourde, amenée devant le tribunal de sang, répondait à toutes les questions par celle-ci : « Qu’est-ce que vous dites ? » Un juge, s’étant aperçu qu’elle était dure d’oreille, le fit observer à Dumas, qui aurait dit alors : « Eh bien, elle a conspiré sourdement. »