Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Comité de surveillance de la Commune

Administration du grand dictionnaire universel (4, part. 3p. 703).

Comité de surveillance de la Commune, dont le nom se rattache aux massacres de septembre. Il avait été formé le 2 septembre au matin, et composé des administrateurs de police Duplain, Panis, Sergent et Jourdeuil, autorisés par le conseil de la commune à s’adjoindre plusieurs membres, et qui choisirent Lenfant, Cally, Leclerc, Duffort, Marat et Desforgues. Ce sont ces dix personnages sur lesquels l’histoire fait retomber en partie la responsabilité des massacres des prisons dans ces funestes journées. Cette opinion est certainement trop absolue. Ce qui est certain, c’est qu’ils ne firent rien pour les empêcher, et que plusieurs d’entre eux étaient favorables à ces odieuses exécutions. Le 3 septembre au soir, le comité de surveillance expédia dans les provinces une circulaire demeurée fameuse, et qui était l’apologie officielle des massacres, avec invitation à les imiter. Cette pièce était signée des noms de tous les membres du comité, moins Leclerc. Mais plus tard plusieurs, notamment Desforgues, protestèrent contre l’apposition de leur nom, et affirmèrent n’avoir point signé. On n’a d’ailleurs jamais retrouvé l’original de la circulaire, et, comme l’impression avait été faite sur les presses de Marat, quelques historiens ont supposé que c’est lui qui avait apposé d’office les noms de ses collègues. Pour éviter de tomber dans les redites, nous renvoyons le lecteur à l’article Septembre (Massacres de). Nous examinerons là quelle fut réellement la part du comité dans cet épisode tragique de notre histoire révolutionnaire.