Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/CHARLES-FRÉDÉRIC, grand-duc de Saxe-Weimar-Eisenach, fils aîné du précédent

Administration du grand dictionnaire universel (3, part. 4p. 1007).

CHARLES-FRÉDÉRIC, grand-duc de Saxe-Weimar-Eisenach, fils aîné du précédent, né à Weimar en 1783, mort en 1853. Il reçut l’éducation la plus brillante à la cour de son père, qui était alors le centre de réunion des beaux esprits de l’Allemagne. En 1804, il épousa Marie Paulowna, née en 1786, fille de Paul Ier czar de Russie, et se trouvait à la cour de son beau-frère Nicolas lorsqu’il apprit, en 1828, la mort de son père. Son premier soin, eu arrivant au pouvoir, fut d’introduire de sages réformes dans les dépenses de la cour. Il s’occupa ensuite, avec le concours des états, d’apporter à la législation les modifications qu’exigeaient les idées de l’époque, relativement surtout au clergé et à l’instruction publique. L’agriculture, le commerce et l’industrie furent aussi de sa part l’objet d’une sollicitude toute particulière, et il contribua activement à l’établissement du zollverein dont il avait accueilli l’idée première avec enthousiasme. Le contre-coup de la révolution française de 1830 fut à peine sensible dans ses États. IL n’en fut pas de même en 1848, où la ville de Weimar fut en proie aux troubles politiques qui agitèrent l’Allemagne à cette époque ; mais ils durèrent peu de temps, grâce à la sagesse et à la fermeté du grand-duc, qui se présenta au-devant des groupes tumultueux rassemblés dans la cour du château ducal, et sut les apaiser autant par le calme de sa contenance que par les promesses qu’il leur fit. Il appela au ministère le conseiller d’État de Wydenbrugk, homme aux vues libérales, et s’occupa aussitôt de réaliser ses promesses. La liberté de la presse, la réforme de la loi électorale et par suite celle de la représentation nationale, tels furent pour le grand-duché les principaux résultats des événements de 1848, résultats qui furent maintenus, quoique bientôt après les idées réactionnaires eussent presque partout en Allemagne repris leurs cours. Le grand-duc, fidèle à la nouvelle constitution qu’il avait octroyée à son peuple, ne chercha jamais à la modifier, malgré toutes les tentatives faites auprès de lui de différents côtés pour l’y décider. La grande-duchesse Maria Paulowna, qui mourut en 1859, lui avait donné trois enfants:le prince Charles-Alexandre, son successeur ; la princesse Marie, née en 1808, mariée en 1827 au prince Charles de Prusse, et la princesse Auguste, née en 1811, qui épousa en 1829 le prince Guillaume, depuis roi de Prusse.