Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/BOURBON (Louis-Marie DE), prélat et homme politique, fils du précédent

Administration du grand dictionnaire universel (2, part. 3p. 1112).

BOURBON (Louis-Marie de), prélat et homme politique, fils du précédent, né à Cadahalso en 1777, mort en 1823. Comte de Chinchon du chef de sa mère, il entra dans les ordres, fut nommé archevêque de Séville en 1799, archevêque de Tolède l’année suivante, sans abandonner son premier siège, et fait presque aussitôt cardinal par Pie VII. Lorsque son cousin, Charles IV, eut abdiqué en faveur de Napoléon, Louis-Marie de Bourbon écrivit à Napoléon (1808) que : « le plus fidèle de ses sujets, il mettait à ses pieds l’hommage de son amour, de son respect et de sa fidélité, » et, bientôt après, il prêtait serment au roi Joseph. Lors de l’insurrection de 1809, il fut nommé président de la régence de Cadix. Il promulgua tous les décrets des cortès, approuva la constitution de 1812, abolit l’inquisition et expulsa (1813) le nonce Gravina, qui s’était montré contraire à cette dernière mesure. Lorsque, en 1814, Ferdinand VII revint en Espagne, le cardinal de Bourbon fut chargé de l’attendre à la frontière et de recevoir son serment à la constitution ; mais Ferdinand, pour qui le mot de constitution était des plus malsonnants, évita de le rencontrer, et ne fut rejoint par lui qu’à Valence. À peine arrivé à Madrid, le roi renvoya le cardinal à Tolède et lui ôta les revenus ainsi que l’administration du diocèse de Séville. Don Louis vivait depuis six ans dans la retraite, lorsque éclata la révolution de 1820. Comme il était connu pour un partisan du gouvernement constitutionnel, il fut nommé président de la junte de gouvernement. Il publia alors une lettre pastorale dans laquelle il préconisait le régime de la monarchie parlementaire et tempérée, et mourut peu de jours avant le rétablissement de l’absolutisme royal.