Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/BEAUJOLAIS (Bellojocensis pagus), ancien pays de France

Administration du grand dictionnaire universel (2, part. 2p. 438).

BEAUJOLAIS (Bellojocensis pagus), ancien pays de France, compris autrefois dans la province du Lyonnais, et dont Beaujeu et Villefranche étaient les villes principales ; il forme, aujourd’hui l’arrond. de Villefranche dans le dép. du Rhône, et une petite portion de l’arrond. de Roanne, dans le dép. de la Loire. Borné au N. par le Charolais et le Maçonnais, au S. par le Lyonnais et le Forez, à l’E. par la Saône, et à l’O. par le Forez, il mesurait 70 kil. de longueur sur 52 de largeur.

Sous les Gaulois, le Beaujolais faisait partie du pays des Ségusiens ; sous les empereurs romains, il appartenait en partie à la cité de Lyon, et en partie à celle de Mâcon. Enlevé aux Romains par les Bourguignons, et à ceux-ci par les Francs, il passa des Mérovingiens aux descendants de Charlemagne. Il fut arraché à ces derniers par Boson, et incorporé dans l’État que ce prince se forma sous le nom de royaume de Provence. Après la mort de Boson, ce pays revint aux rois de France, et fut donné en dot à Mathilde, sœur du roi Lothaire, lorsqu’elle épousa Conrad, roi de Bourgogne. En 1265, le Beaujolais passa en mariage à Renaud, comte du Forez, tige de la seconde maison. En 1400, il passa à la maison de Bourbon, dont un des descendants, Pierre II, sire de Beaujeu, épousa Anne, fille de Louis XI. Confisqué en 1523 sur le connétable de Bourbon, le Beaujolais fut donné à Louise de Savoie, puis réuni à la couronne par François Ier en 1541 ; il fut rendu, en 1560, a Louis de Bourbon, duc de Montpensier, et passa par mariage à Gaston d’Orléans, dont la fille, Mademoiselle, le légua à Philippe d’Orléans, frère de Louis XIV.

La baronnie de Beaujeu fut érigée eu comté sous Louis XIV, en faveur de la maison d’Orléans. Le dernier qui ait porté le titre de comte de Beaujolais est le troisième frère du roi Louis-Philippe, mort en Sicile en 1807.