Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/BEAUHARNAIS, nom d’une famille noble de France

Administration du grand dictionnaire universel (2, part. 2p. 434).

BEAUHARNAIS, nom d’une famille noble de France, originaire de l’Orléanais, fort considérée, mais peu connue avant la Révolution. On voit figurer dans le procès de la Pucelle un Jean de Beauharnais, qui vint témoigner en sa faveur, et plusieurs membres de cette famille remplirent avec distinction des emplois civils et militaires. En 1754, Louis XV érigea en marquisat, sous le nom de Ferté-Beauharnais, la terre de Ferté-Aurain.

Au commencement du XVIIIe siècle, une des branches de cette famille était représentée par le comte Beauharnais, qui épousa une demoiselle Mouchard, connue comme poëte et littérateur sous le nom de Fanny. De ce mariage est issu Claude, comte de Beauharnais, officier dans la garde constitutionnelle de Louis XVI, membre de l’Assemblée nationale de 1789, sénateur sous l’Empire, chevalier d’honneur de l’impératrice Marie-Louise, et pair de France sous la Restauration. Il avait épousé en premières noces une fille du comte de Marnézia, et, en secondes noces, une demoiselle Fortin. Du premier lit est issue Stéphanie de Beauharnais, mariée en 1806 à Charles-Louis-Frédéric, grand-duc de Bade ; et du second lit Joséphine-Désirée de Beauharnais, mariée au marquis de Quiqueran-Beaujeu.

Une autre branche de la famille de Beauharnais, établie à la Martinique, était représentée, au siècle dernier, par deux frères : François, marquis de Beauharnais, député suppléant à l’Assemblée nationale de 1789, qui servit ensuite dans l’armée de Condé, fut ambassadeur en Espagne, sous le premier Empire, et eut de son premier mariage avec Marie-Françoise de Beauharnais, sa nièce, une fille, Émilie-Louise, qui épousa le comte de la Valette, à qui elle sauva la vie en 1815. D’un second mariage, le marquis de Beauharnais eut une fille, mariée en premières noces au comte de Querelles et en secondes noces à M. Laity, aide de camp de Louis-Napoléon Bonaparte, lorsqu’il était président de la république. Alexandre, vicomte de Beauharnais, frère puîné du marquis, député à l’Assemblée nationale de 1789, qu’il présida plusieurs fois, servit comme général sous Custine, fut accusé d’avoir, par ses lenteurs, amené la capitulation de Mayence, et fut condamné à mort par le tribunal révolutionnaire en 1794. Il avait épousé Joséphine Tascher de la Pagerie, qui devint dans la suite la femme du général Bonaparte, et qui eut, de son premier mariage, Eugène de Beauharnais, vice-roi d’Italie pendant le premier Empire, duc de Leuchtenberg après la Restauration. Ayant épousé la princesse Auguste-Amélie, fille du roi de Bavière, il eut de cette union Auguste-Charles, duc de Leuchtenberg, marié à la reine de Portugal Dona Maria ; Maximilien-Joseph, marié à la princesse Olga, fille de l’empereur Nicolas de Russie ; Joséphine, mariée au roi Oscar de Suède ; Eugénie-Hortense, mariée au prince de Hohenzollern ; enfin, Amélie-Auguste, mariée à Don Pedro Ier, empereur du Brésil. Hortense de Beauharnais, sœur d’Eugène de Beauharnais, a épousé Louis-Napoléon, roi de Hollande, et est, par conséquent, la mère de l’empereur Napoléon III.

Nous allons compléter cette notice, en donnant la biographie des principaux membres de cette famille.