Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Attigny

Administration du grand dictionnaire universel (1, part. 3p. 895-896).

ATTIGNY, bourg de France (Ardennes), ch.-lieu de canton, arrond. et à M kilom. N.-O. de Vo-iziers, sur l’Aisne ; pop. aggl. l,402 hab. — pop. tot. 1,465 hab. Filature de laine, tanneries, briqueteries, fabriques de toiles et de biscuits dits de Reims ; commerce d’ardoises, houille et bois.

Attigny doit son origine à un palais que Clovis II y fit bâtir en 847, et dont le nom revient souvent dans l’histoire des rois de la première et de la deuxième race. Pépin, maire u palais, y tint, sous le règne de Childéric III, une cour plénière où s’agitèrent de grands intérêts. Dans la.suite, devenu roi de France et chef de la seconde dynastie, il convoqua a Attigny une assemblée générale de la nation, en 765, puis un concile synodal. C’est là, qu’en 786, Witikind reçut le baptême en présence deCharlemagne, son vainqueur et son parrain. Dans le même lieu, à l’assemblée générale de 822, Louis le Débonnaire se soumit à la pénitence publique que les prêtres et les grands du royaume lui imposèrent. Le palais d’Attigny était vaste et magnifique ; ses ruines peuvent nous donner une idée de son étendue, et les débris de vitraux peints, encore suspendus aux colonnes des vieilles ogives, sont un témoignage de sa richesse artistique. L’église actuelle d’Attigny ne faisait jadis qu’un même corps avec l’habitation des rois et des empereurs et s’y trouvait enclavée ; elle a conservé de son ancienne construction une tour romane et un très-beau chœur ogival. Le palais d’Attigny cessa de jouer un rôle politique après la disparition de la seconde race. Les Anglais le pillèrent en 1359, et ce qui restait de cette antique demeure royale, après avoir servi de dépôt aux magasins de l’armée française pendant le xve siècle, fut complètement ruiné par les guerres de religion.