Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Atlas historique des etats européens

Administration du grand dictionnaire universel (1, part. 3p. 866).

Atlas historique des Etats européens, par Chr. et Fr. Kruse, traduit en français et complété par Ph. Le Bas et F. Ahsart (3e édition, in-folio, 1841). Traduction à part, on se demande quels ont été les droits des éditeurs à modifier le titre de l’ouvrage, devenu VAtlas historique universel. Ils l’ont complété, en effet, par l’addition d’une carte générale et par quelques fragments d’autres cartes... Ils ont tait certains changements sur une ou deux cartes de la fin de l’Atlas, terminé en Russie... Ils n’ont pas négligé de profiter ries utiles secours offerts par des historiens tels que MM. Des Michels, Cayx et Dumont. Ils ont enfin fait graver à nouveau les cartes allemandes. Mais, quel que soit le mérite de ces perfectionnements, ce travail original est toujours le patrimoine de ses auteurs, et c’est 1 ouvrage propre de MM. Kruse, père et fils, qui est ici I objet d’une appréciation bibliographique.

Nous supposons, tout d’abord, que le lecteur a pris connaissance, dans ce même Dictionnaire, de deux articles corrélatifs (Art de vert fier les Dates, par D. Clément et Atlas historique de Le Sage). Le travail du comte de Las Cases (si toutefois la paternité lui en est laissée par les biographes) n’avait pas entiè—>~—t comblé et le parallélisi jusqu’à litre les nation S, on | il de- | qui se pré sente dans les études historiques du jeui homme ou de l’homme mûr. Plus on sait, ni l’homme.... il est nécessaire d’établir une liaison généralé une relation claire et méthodique entre les annales des divers peuples, et les mille détails de l’histoire universelle, qui procède toujours et nécessairement par monographies, nn- »„, v... i-.. e présente par régie par époques. Il i de remédier a co d synchronisme ou le parallélisme snts, échelonnés par dates et figutemps sur des cartes géographides événeu rés en mèu

ques. On peut aiusi embrasser d’un coup d’œil, siècle par siècle et période par période, les laits essentiels de l’existence de chaque peuple ; la série des grandes révolutions déroule alors son vaste panorama, au centre duquel le spectateur se trouve placé.

Las Cases avait trop sacrifié a la généalogie des maisons priheières, et trop peu à la géographie historique. Pour la philosophie de 1 histoire, science de création au.ssi récente que la chimie et l’électricité, il ne s’en douta même pas. L’ouvrage ’ qui lui est attribué nen était pas moins un beau travail, très-ingénieux, et très-exact, dont le succès-peut se continuer longtemps, a l’aide rVune refonte consciencieuse. Le seul tort, tort indirect, qu on puisse lui reprocher, c’est d’avoir éveillé 1 attention des.imitateurs, et amené à sa suite une foule de.pancartes murales, sous forma d arbres, de fleuves et de cercles géométriques, qui mettent du burlesque dans la science et de l’absurde dans les esprits.

L’Atlas des États européens, entrepris et publie par les deux professeurs allemands,


tournent sur eux-méines..Or, plus d’un de ces peuples a exercé ou exercera une influence marquée sur les États les plus puissants : le principe nouveau des nationalités fera le tour du monde. — L’ouvrage de MM. Kruse renferme des tableaux synchroniques et des" cartes géographiques. La généalogie des maisons souveraines formant comme la charpente osseuse des’annales des peuples, a reçu dix-sept tableaux. Les tableaux synchronises sont au nombre de vingt-neuf, et les cartes géographiques au nombre de dix-huit. Pour les tableaux synchroniques, les auteurs ont

tout le parti convenable. Les cartes géographiques étaient mal exécutées dans le principe ; mais ce défaut, ainsi que des fautes plus graves, a disparu dans les récentes éditions. Sous ce rapport, l’édition française a été supérieure.

L’ouvrage de MM. Kruse n’est pas basé sur un système de parti ou un esprit de nationalité. Les auteurs sont/restés impartiaux, même pour les époques contemporaines. On s’aperçoit cependant que la fin de l’ouvrage a été rédigée en Russie, et c’est ici le cas de dire, avec le proverbe :1a caque sent toujours le hareng.