Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Amritsar ou amritsir, amritsur, amretseir (supplément 2)

Administration du grand dictionnaire universel (17, part. 1p. 239-240).

* AMRITSAR ou AMRITSIR, AMRITSUR, AMRETSEIR, ville de l’Inde (Pendjab), sur le chemin de fer de Delhi à Lahore, à 400 kilom. N. de Delhi, à 225 kilom. N.-O. d’Ambola et à 50 kilom. E. de Lahore, à 244 mètres d’altitude, par 31° 37’ de iat. N. et 72» 28’ de long. E. ; 142.380 hab. Amritsar, la ville sainte des Sikhs, dispute à Lahore le rang de métropole de cette secte religieuse. Elle est bâtie dans une petite dépression du sol que parcourt un canal dérivé de la Ravi. Ses rues sont fort étroites, mais propres et bordées de jolies maisons en briques, peintes ou sculptées. Ses vieux murs en grès rouge ont un aspect tout h fait imposant. Une ville ancienne, Tchak, occupait cet emplacement, mais elle avait disparu, lorsque, au xvra siècle, un chef des Sikhs construisit le sanctuaire d’Amritsar ou « lac Immortalité », ainsi nommé de l’étang dans lequel il baigne ses murs et ses perrons de marbre. C’est par centaines de mille que les pèlerins viennent, chaque année, s’agenouiller sur le pont qui réunit le temple à la terre ferme et sous la voûte élégante que recouvre un large dôme de cuivre doré. Longtemps Amritsar fut la propriété commune de la confédération sikh, et chacun des dans en avait un quartier ; mais l’érection de la citadelle de Govindghar, qui commande le temple, ne permit plus aux pèlerins sikhs de se présenter autrement qu’en sujets. Le concours des fidèles qui viennent de toutes parts a donné aux foires d’Amritsar une grande importunée. C’est la ville commerciale la plus importante du Pendjab ; elle a pris un grand développement industriel par suite de l’immigration de nombreux ouvriers cachemiriens. Ses maisons de commerce et de banque ont des succursales dans toutes les grandes places de l’Inde, de l’Afghanistan et de la Boukharie. La ville est le dépôt des marchandises expédiées de Bombay et de Calcutta dans le Cachemire et sur les marchés de l’Asie centrale. Les immigrants de Cachemire y ont porté l’industrie des châles, celle des draps d’or et des passementeries ; dans les bonnes années, plus de quatre mille métiers fonctionnent dans la ville. Lors des grandes fêtes, toutes les rues sont tendues de châles et d’étoffes précieuses. La valeur des marchandises qu’on apporte à Amritsar monte à 28 millions de francs pour l’Afghanistan seulement, et cette somme est de beaucoup dépassée par les importations de Cachemire. On évalue a 6 millions environ son principal article de commerce, le châle. L’Afghanistan expédie de la soie rouge pour 8 millions de francs ; la fabrication du coton monte à près de 6 millions ; le sucre et la mélasse, à 2 millions ; l’épicerie et les drogues, à 2 millions ; l’orfèvrerie et la bijouterie, à l million de francs ; le commerce des céréales monte au chiffre de 1 million et la vente des bêtes à cornes à 1 million de francs, etc.