Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Amphitrite

Administration du grand dictionnaire universel (1, part. 1p. 300).

AMPHITRITE, déesse de la mer, fille de Nérée et de Doris. Elle épousa Neptune, qui la rendit mère de Triton et d’un grand nombre de nymphes. Amphitrite avait une statue dans un temple à Corinthe ; elle était adorée dans l’île de Ténos, une des Cyclades. Les poètes la représentent se promenant sur leseaux, dans un char en forme de coquille, traîné par’des dauphins ou des chevaux marins, tenant à la main un sceptre d’or pour marquer son autorité sur les flots. Les Tritons et les Néréides accompagnent son char ; les uns tiennent les rênes, les autres sonnent de la trompette aveo leurs conques recourbées pour annoncer l’arrivée lie la déesséà toutes les divinités secondaires. Quelques poètes la représentent portant dans ses bras un jeune enfant auquel ils donnent le nom de Palémon.

En poésie, Amphitrite signifie la mer. Les poètes disent le sein d’Amphitrite, le dos d’Amphitrite, pour l’intérieur de la mer, la surface de la mer :

Du rapport d’un troupeau, dont il vivait sans soins,
Se contenta longtemps un voisin d’Amphitrite.

La Fontaine.

Au fond des vastes mers le dieu se précipite,
Et cherche son salut dans le sein d’Amphitrite.

Aignan.

Belle Aréthuse, ainsi ton onde fortunée
Roule au sein furieux d’Amphitrite étonnée.
Un cristal toujours pur et des flots toujours clairs,
Que ne corrompt jamais l’amertume des mers.

Voltaire.