Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Abd-ul-kérim-pacha (supplément 2)

Administration du grand dictionnaire universel (17, part. 1p. 11).

ABD-UL-KÉRIM-PACHA, général ottoman, né k Tschirhan (Roumélie) en 18u, mort à Rhodes en février 1885. Dès l'âge de dix-sept ans il prit part à la guerre contre la Russie et s’y distingua de telle sorte, que le sultan Mahmoud) envoya compléter à Vienne son instruction militaire. Après son retour en Turquie, il servit successivement en Mésopotamie, dans le Diarbekir et reçut pendant la guerre de Crimée un commandement en Anatolie, où il organisa des recrues et fut élevé à la dignité de muchir. Sous le ministère de Hussein-Avni-Pacha, Abd-ul-Kérim s’occupa activement de réorganiser l’armée. En 1866, il prit part à la guerre du Monténégro, dans laquelle par une marche savante il fit su jonction avec Omer-Pacha, Après la mort d’Aali-Pacha (1871), il reçut le portefeuille de la guerre. Investi du commandement du £* corps d’armée en 1875, il fut chargé peu après de comprimer l’insurrection bulgare. Le 5 mai 1876, Abd-ul-Kérim remplaça Dervich-Pacha comme ministre de la guerre pour la seconde fois. Nommé, au mois de juillet suivant, serdar-ekrero ou généralissime des trois corps d’armée envoyés contre la Serbie, il procéda dans ses opérations avec une extrême lenteur, qu’on attribua au mauvais état de sa santé. Après avoir perdu son temps à Kuiajevatz et autour d Alexinatz, il finit

Îar tourner les positions ennemies. Pendant e cours de ces opérations, il avait été remplacé par Rédif-Pacha comme ministre de la guerre (septembre 1876). Lorsqu’en 1877 éclata la guerre entre la Russie et la Turquie, bien qu’impotent au point de ne pouvoir monter à cheval, Abri-ul-Kérim reçut le commandement en chef de l’armée du Danube. Au lieu de se porter en avant, il laissa les Russes passer le Danube (juin) et les Balkans (juillet), prendre Sistova et Nicopolis, et compromit gravement, par son inertie, le sort de la campagne dans la Turquie d’Europe. Destitué et remplacé par Méhémet-Ali-Pacha (21 juillet), il fut conduit à

Constantinople, où l’on instruisit son procès, ainsi que celui du ministre de la guerre, Rédif-Pacha, dont il avait exécuté les ordres. Mais le sultan ordonna de surseoir à la procédure et Abd-ul-Kérim-Pacha fut envoyé à l.emnos. Depuis cette époque, il ne fit plus parler de lui. Il passa les dernières années de sa vie, exilé à Rhodes, où il s’éteignit au commencement de février 1885.