Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Abbatucci 1821 (séverin) (supplément)

Administration du grand dictionnaire universel (16, part. 1p. 10).

ABBATUCCI (Séverin), homme politique français, né à Zicavo (Corse) en 1821. Il débuta dans la vie politique en 1852 et fut élu comme candidat officiel au Corps législatif, puis fut successivement réélu aux élections de 1857, de 1863 et de 1869. M. Séverin Abbatucci fit partie, comme secrétaire, du bureau de la Chambre. Il vota toutes les mesures de réaction et de compression présentées pur un pouvoir qui devait être si fatal à la France, ne jouant, du reste, dans les rangs de la majorité qu’un rôle très-effacé. En 1867, il s’associa aux efforts de M. Gavini pour faire abroger la loi qui interdisait le port d’armes aux Corses et affirma sur l’honneur qu’il n’y avait plus de bandits dans l’île. Rendu à la vie privée par la chute de l’Empire, il reparut sur la scène politique aux élections pour l’Assemblée nationale (8 février 1871). Dans la profession de foi qu’il adressa alors aux Corses, il déclara qu’il était « plus que jamais dévoué à la dynastie impériale, dont les malheurs donnaient une nouvelle force à ses sentiments. » Élu député, il vota les préliminaires de paix, l’abrogation des lois d’exil, la loi municipale, se prononça contre la loi départementale, etc. Le 17 août 1871, il donna sa démission de député. Dans une lettre écrite à ses électeurs, il annonça que sa démission était un acte d’abnégation, ayant pour but de permettre aux Corses d’envoyer à l’Assemblée « l’éloquent orateur dont la voix puissante fera reluire enfin la vérité. » Par cette métaphore, M. Abbatucci désignait M. Rouher, qui fut, en effet, élu député en Corse en janvier 1872.