Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Aarifi-pacha (supplément 2)

Administration du grand dictionnaire universel (17, part. 1p. 4).

AARIFI-PACHA, homme d’État ottoman, né à Constantinople en 1819. Son père, qui occupait une haute position diplomatique, l’attacha aux bureaux du Divan, et, en 1847, l’emmena avec lui à Rome, où il était envoyé en mission, puis à l’ambassade de Vienne. De retour à Constantinople, Aarifi-Pacha se livra assidûment à l’étude des langues européennes et fut, à divers titres, attaché au ministère des affaires étrangères, où ses services ne tardèrent pas à être appréciés. Il débuta dans la carrière diplomatique comme premier secrétaire d’AaJi-Pacha, ambassadeur à Vienne, puis occupa les mêmes fonctions à Paris. Sa connaissance de la langue française lui valut, en 1858, le titre de premier drogman de la Sublime Porte, fonctions qu’il exerça jusqu’en 1872. Depuis cette date, il a été successivement sous-secrétaire d’État aux affaires étrangères (1872), ambassadeur à Vienne (1873), ministre de l’instruction publique(1874), ministre de la justice (1874), président du sénat (décembre 1876), ministre des affaires étrangères en remplacementde Safvet-Pacha (juillet 1877), ambassadeur à Paris, où il succédait à Khalil-Pacha, rappelé par suite d’une grave affection mentale (septembre 1877). De retour à Constantinople, il y fut président du conseil, après la démission de Khérédine (28 juillet 1879), et quitta ces fonctions en octobre de la même année pour occuper la présidence du conseil d’État. Le 3 décembre 1882, il reçut le portefeuille des affaires étrangères dans le cabinet présidé parSuïd-Pacha. Remplacé par Assym-Pacha le 16 avril 1884, il est entré, comme président du conseil d’Etat, dans le ministère de Kiamil-Pacha (25 septembre 1885), et il y a rempli pendant quelque temps les fonctions de ministre des affaires étrangères par intérim.

Aarifi-Pacha est un homme d’un caractère doux et affable, plein d’idées libérales, qu’il a puisées dans la fréquentation des hommes d’État avec lesquels ses fonctions diverses l’ont depuis longtemps mis en relations ; c’est aussi un savant et un poète.