Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/ARENBERG (Auguste-Marie-Raymond, prince D’), plus connu sous le nom de comte de la Marck, frère puîné de Louis-Engilbert

Administration du grand dictionnaire universel (1, part. 2p. 594).

ARENBERG (Auguste-Marie-Raymond, prince D’), plus connu sous le nom de comte de la Marck, frère puîné de Louis-Engilbert, né à Bruxelles en 1753, mort dans la même ville en 1833. Propriétaire du régiment de la Marck, au service de la France, il combattit les Anglais en Amérique (1780-82), s’unit un moment aux insurgés des Pays-Bas (1789) et se fit nommer peu après député de la noblesse aux états généraux de la France, comme possesseur de biens considérables dans la Flandre française. Il se déclara d’abord en faveur du tiers état, mais se rapprocha bientôt de la cour, se lia étroitement avec Mirabeau et devint l’intermédiaire de ses relations avec la famille royale. Ce fut lui qui parvint à vaincre les répugnances de la reine, qui indiqua au roi les sommes à faire passer au tribun pour prix de ses complaisances, et qui recevait les notes que ce dernier rédigeait pour le roi. Mirabeau mourut entre ses bras et le nomma son exécuteur testamentaire. Leur correspondance, et d’autres pièces importantes qu’il gardait en dépôt, n’ont été publiées qu’en 1851. Le comte de la Marck quitta la France en 1793, renonça à sa qualité de Français et entra au service de l’Autriche avec le grade de général. Après la chute de Napoléon, il revint en Belgique et fut nommé lieutenant général par le nouveau roi des Pays-Bas. Comme le duc, son frère, il supportait avec peine dans les autres les opinions qu’il n’avait plus, et quand parut ce vers fameux, qui formulait la devise du caméléon politique :

L’homme absurde est celui qui ne change jamais,

il eut tous les droits à se décerner le brevet de logique le mieux mérité.