Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/ALEXIS MICHAÏLOVITCH, czar de Russie, le second de la maison de Romanof

Administration du grand dictionnaire universel (1, part. 1p. 195).

ALEXIS MICHAÏLOVITCH, czar de Russie, le second de la maison de Romanof, né en 1629, mort en 1676. Il succéda, en 1645, à son père Michel Féodorovitch, et passa les premières années de son règne dans une complète inaction, laissant la direction des affaires à deux favoris, Plechtcheief et Morosof. Leurs exactions provoquèrent, en 1648, un soulèvement qui coûta la vie à Plechtcheief. Le mécontentement général eut aussi pour effet d’encourager les tentatives de deux prétendants : celle du troisième faux Démétrius et celle d’Ankoudinof, qui se disait fils du czar Vasili Chouiski et qui fut exécuté à Moscou en 1653. Parvenu à l’âge viril, Alexis s’occupa avec ardeur de l’administration des affaires publiques et de l’agrandissement de son empire. Une guerre avec la Pologne (1654-1667) lui assura la possession des provinces de Smolensk, de Tchernigof et de Sévérie, ainsi que d’une partie de l’Ukraine. Pendant une lutte de trois ans (1655-1658) avec la Suède, il conquit une grande partie de la Livonie et de l’Ingermanland, mais dut y renoncer plus tard, par la paix de Kardis (21 juin 1661). En revanche, il étendit sa domination jusque dans l’extrême orient de la Sibérie, entra en relations avec la Chine, et, aidé par le vaillant hetman Chabarof, conquit la Daurie et la région du fleuve Amour. En 1672, il noya dans des flots de sang le soulèvement des Cosaques du Don. On a représenté Alexis comme un prince éclairé, intelligent, plein de modération dans les plaisirs des sens, et vraiment religieux. Ce fut lui qui réunit en un seul corps toutes les lois des différentes de l’empire russe et qui les fit publier en un recueil connu sous le titre d’Oulagenié ; mais ce fut aussi sous son règne que le patriarche Nikon provoqua un schisme dans l’Église grecque. Après l’exécution de Charles er il avait privé les marchands anglais des privilèges dont ils jouissaient dans ses États ; mais il sut toujours honorer et récompenser les talents des étrangers. Marié deux fois, il eut de sa première femme deux fils et quatre filles, et de la seconde, qui était la belle Natalie Narichkine, une fille et un fils : ce dernier fut Pierre le Grand.