Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/ALENÇON (comtes et ducs D’)

Administration du grand dictionnaire universel (1, part. 1p. 189).

ALENÇON (comtes et ducs D’). Le comté d’Alençon, possédé par des seigneurs normands dont est sortie la branche anglaise de la maison de Montgommery, fut réuni à la couronne par Philippe-Auguste, en 1221, puis donné en apanage à une branche des Valois, en faveur de laquelle il fut érigé en duché-pairie, en 1414. Cette branche de Valois, éteinte au commencement du xvie siècle, a pour auteur Charles de Valois, frère du roi Philippe IV, qui lui donna le comté d’Alençon en 1293. Charles Ier, d’Alençon, mourut en 1325, laissant pour successeur Charles II, tué à la bataille de Crécy, en faveur de qui le comté avait été érigé en pairie, en 1328. Charles II eut pour fils Charles III, qui se fit moine, devint archevêque de Lyon, et laissa le comté d’Alençon à son frère, Pierre de Valois, qui avait été en Angleterre comme otage du roi Jean, et qui, otage du roi Jean, et qui, depuis, combattit les Anglais en Bretagne sous Duguesclin. Pierre de Valois, comte d’Alençon, mourut en 1404, laissant pour successeur Jean de Valois, son fils, en faveur de qui le comté d’Alençon fut érigé en duché-pairie, en 1414, et qui le premier porta le titre de duc d’Alençon. Il fut partisan de la faction d’Orléans et périt à la bataille d’Azincourt, laissant pour successeur Jean de Valois, duc d’Alençon, longtemps prisonnier des Anglais, puis compagnon d’armes de Jeanne d’Arc : condamné sous prétexte d’intelligences avec les Anglais, mais en réalité pour avoir favorisé les intrigues du dauphin, depuis Louis XI, il fut emprisonné, puis mis en liberté à l’avènement de ce dernier. Convaincu de nouvelles intrigues, il fut de nouveau enfermé et mourut en prison (1476). Il eut pour successeur son fils René, duc d’Alençon, dépouillé par Louis XI et enfermé pendant plusieurs mois dans une cage de fer. Réintégré par Charles VIII, il mourut en 1492, laissant pour fils et successeur Charles IV, duc d’Alençon, marié à l’illustre Marguerite de Valois, sœur de François Ier, et qui, après s’être vaillamment comporté dans différentes campagnes, prit la fuite à la bataille de Pavie, et en mourut de honte, sans laisser d’enfants.

Le duché d’Alençon, possédé par Catherine de Médicis, fut donné en apanage (1566) à son quatrième fils, le comte du Perche, depuis duc d’Anjou, et de nouveau réuni à la couronne en 1584. Vendu au duc de Wurtemberg, il passa par héritage à Gaston d’Orléans, puis à sa seconde fille, Mlle d’Alençon, mariée au duc de Guise, fut réuni une troisième fois à la couronne, donné en apanage à Charles, duc de Berry, petit-fils de Louis XIV ; réuni de nouveau, il donna une dernière fois son titre à Louis-Stanislas-Xavier de Bourbon, frère du roi Louis XVI, et depuis roi sous le nom de Louis XVIII.