Grâce accordée par le roi Louis-Philippe à Armand Barbès pour lui faire remise de la peine de mort


Louis Philippe 1er.
Roi des Français,
A tous présens et à venir. Salut.

Nous avons reçu l’humble supplication de la famille d’Armand Barbès, contenant que par arrêt du 12 juillet 1839, rendu par la Cour des Pairs, il a été condamné à la peine de mort pour crime d’attentat contre la sureté de l’Etat et d’homicide volontaire commis avec préméditation. Dans ces circonstances, elle a recours à notre indulgence. A ces causes, et sur le rapport de notre Garde des Sceaux, Ministre Secrétaire d’Etat au département de la Justice, Voulant préférer miséricorde à la rigueur des Lois ; Nous avons, en vertu de l’article 58 de la Charte Constitutionnelle ; Fait grâce et remise au dit Armand Barbès de la peine prononcée contre lui par l’arrêt susdaté. Avons commué et commuons cette peine en celle des travaux forcés à perpétuité, sans exposition Nos lettres patentes de commutation seront, par notre Procureur Général nommé près de la Cour des Pairs par Ordonnance du 14 Mai 1839, présentées à la dite Cour, pour qu’elles soient entérinées et qu’elles reçoivent exécution. Fait à Neuilly le quatorze Juillet mil huit cent trente neuf

Louis Philippe
Par le Roi :

Le Garde des Sceaux, Ministre Secrétaire d’Etat au Département de la Justice [signature]